Les travaux de construction du gazoduc Nord Stream 2 prendront fin en 2020 ou au premier trimestre 2021 au plus tard, a déclaré Vladimir Poutine, lors d’une conférence de presse conjointe avec la chancelière allemande à Moscou.
«La fin des travaux sera certes reportée de plusieurs mois. Mais j’espère qu’ils seront achevés d’ici la fin de l’année ou au premier trimestre 2021 et que le gazoduc entrera en service», a indiqué M.Poutine à l’issue d’un entretien avec Mme Merkel.
«Nous pourrons sans nul doute achever les travaux sans inviter de partenaires étrangers. La question réside dans les délais. C’est la seule question qui surgit», a noté M.Poutine.
Un projet profitable à l’Europe
La chancelière Merkel a soutenu l’intention de Moscou de mener à bien la réalisation du projet en dépit des sanctions américaines.
«Avant tout, c’est un projet économique, nous le jugeons bon […]. Il y a un certain retard, mais ce projet peut être réalisé. Malgré tous les désaccords avec les États-Unis, nous ne considérons pas les sanctions extraterritoriales comme correctes et nous soutenons toujours ce projet, un projet économique», a indiqué la chancelière allemande.
«C'est formidable qu'un très bon accord ait été conclu sur le transit du gaz russe à travers l'Ukraine», a-t-elle ajouté.
Sanctions contre le Nord Stream 2
Le Congrès américain avait voté à la mi-décembre des sanctions contre le Nord Stream 2 lors de l’adoption du budget Défense pour l'année fiscale 2020. Le groupe suisse Allseas, qui participait à l’installation du gazoduc, avait été contraint d’arrêter ses travaux et de rappeler ses bateaux en raison des restrictions de Washington.
Le ministre russe de l'Énergie, Alexandre Novak, a déclaré le 27 décembre que le Nord Stream 2 serait mis en exploitation d'ici fin 2020 malgré les sanctions des États-Unis.
Le Nord Stream 2
Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction d’un gazoduc d’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an entre le littoral russe et l’Allemagne sous la mer Baltique.
Long de 1.230 km, il part du champ gazier de Bovanenkovo, sur la péninsule russe de Yamal, en passant par les eaux territoriales et les zones économiques exclusives de la Finlande, de la Suède, du Danemark et de l’Allemagne.
Le projet est financé par la société russe Gazprom (à 50%, soit 4,75 milliards d’euros), en coopération avec les entreprises européennes Engie, OMV, Royal Dutch Shell, Uniper et Wintershall qui investissent environ 950 millions d’euros chacune.