Représentant de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour la liberté des médias, Harlem Désir a appelé les autorités estoniennes à ne pas mettre en place de sanctions pénales à l’encontre des journalistes de Sputnik Estonie, si ces derniers ne cessaient pas de travailler pour leur agence mère, Rossiya Segodnya, d’ici au 1er janvier 2020.
«J'ai écrit aux autorités d’Estonie au sujet des mesures visant les journalistes de Sputnik Estonie à la suite de sanctions individuelles contre [Dmitri] Kisselev [directeur général de MIA Rossiya Segodnya,ndlr]. J'encourage les autorités à s'abstenir de toute restriction inutile visant le travail des médias étrangers qui pourrait affecter la libre circulation de l'information», a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Tallinn vs Sputnik
L’agence de presse Rossiya Segodnya a annoncé le 18 décembre dans un communiqué que les salariés de Sputnik Estonie avaient reçu des lettres les menaçant de poursuites judiciaires au cas où ils ne cesseraient pas de travailler pour le groupe russe avant le 1er janvier 2020. Tallinn prend pour prétexte dans cette affaire les sanctions antirusses décrétées par l’UE en mars 2014 contre plusieurs personnes morales et physiques.
Commentant la situation des journalistes de Sputnik, Vladimir Poutine a promis, lors de sa récente grande conférence de presse à Moscou, de les soutenir partout, en utilisant des méthodes qui ne nuiraient pas à ses relations avec d'autres pays.
Le chef d’État a également estimé d’«un cynisme incroyable» les tentatives des autorités estoniennes d’accuser la Russie de pressions contre des journalistes étrangers alors qu’elles agissaient de même à l’encontre des membres de la presse russe.