Qui est Laurent Pietraszewski, le nouveau «Monsieur retraites» à la place de Delevoye?

Emmanuel Macron a nommé le député LREM du Nord Laurent Pietraszewski au poste de secrétaire d'État en charge des retraites, pour gérer cette réforme contestée en remplacement du haut-commissaire démissionnaire Jean-Paul Delevoye, indique le Journal officiel de mercredi.
Sputnik

Ce bon connaisseur du dossier aura la tâche difficile de reprendre les négociations avec les syndicats après 13 jours d'un bras de fer marqué par des grèves dans les transports et de nouvelles manifestations mardi.

M. Pietraszewski était destiné, en tant que député, à être le rapporteur du projet de réforme des retraites lors de son examen au Parlement prévu en février. Il participera au Conseil des ministres mercredi matin, a indiqué l'Élysée à l'AFP.

Il «bénéficie d'une solide expérience professionnelle dans le domaine des relations sociales et ressources humaines», a expliqué l'entourage du chef de l'État, en qualifiant le nouveau membre du gouvernement de «macroniste de la première heure, fin connaisseur des questions sociales et du système des retraites (...). C'est un parlementaire expérimenté et légitime pour occuper cette fonction exigeante et technique».

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Élu député LREM du Nord en 2017 après une carrière en ressources humaines, spécialiste du dossier des retraites à l'Assemblée, il a aussi été le rapporteur de la loi travail en 2017.

Novice en politique jusqu'à son adhésion à En Marche! en 2016, il fait carrière dans le groupe de grande distribution Auchan, dans des postes de responsable des ressources humaines.

Un passé contrasté

Député depuis 2017, le nouveau ministre a pourtant exercé une activité professionnelle de deux mois pour Auchan en 2019 rémunérée à hauteur de 71.872€, comme indiqué dans sa déclaration de transparence à la HATVP.

​Il est aussi critiqué car il aurait en 2002, alors qu'il était responsable des ressources humaines dans un magasin Auchan, mis à pied une employée syndiquée de la CFDT pour «une erreur de commande de 80 centimes et un pain au chocolat cramé donné à une personne», écrivait le journal l'Humanité à l'époque.

Polémique autour de Delevoye

Avec Jean-Paul Delevoye, il a nommé 38 députés marcheurs comme «ambassadeurs» de la réforme des retraites, afin de défendre la réforme sur le terrain mais aussi de former les autres députés de la majorité.

En plein conflit sur la réforme des retraites et après seulement trois mois au gouvernement, le haut-commissaire avait démissionné lundi avec fracas, rattrapé par une semaine de révélations sur ses activités parallèles et mandats non déclarés.

Son remplacement intervient le jour où le collège de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique doit examiner le dossier Delevoye. La HATVP doit saisir la justice en cas d' «omission substantielle» des intérêts d'un déclarant ayant eu une intention de dissimulation.

Mardi, devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre a déclaré qu'alors que M. Delevoye «était informé de ses obligations», Matignon n'était «pas informé de l'ensemble des mandats qu'il occupait».

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