Ce bon connaisseur du dossier aura la tâche difficile de reprendre les négociations avec les syndicats après 13 jours d'un bras de fer marqué par des grèves dans les transports et de nouvelles manifestations mardi.
M. Pietraszewski était destiné, en tant que député, à être le rapporteur du projet de réforme des retraites lors de son examen au Parlement prévu en février. Il participera au Conseil des ministres mercredi matin, a indiqué l'Élysée à l'AFP.
Il «bénéficie d'une solide expérience professionnelle dans le domaine des relations sociales et ressources humaines», a expliqué l'entourage du chef de l'État, en qualifiant le nouveau membre du gouvernement de «macroniste de la première heure, fin connaisseur des questions sociales et du système des retraites (...). C'est un parlementaire expérimenté et légitime pour occuper cette fonction exigeante et technique».
Novice en politique jusqu'à son adhésion à En Marche! en 2016, il fait carrière dans le groupe de grande distribution Auchan, dans des postes de responsable des ressources humaines.
Un passé contrasté
Député depuis 2017, le nouveau ministre a pourtant exercé une activité professionnelle de deux mois pour Auchan en 2019 rémunérée à hauteur de 71.872€, comme indiqué dans sa déclaration de transparence à la HATVP.
On espère qu'un journaliste interrogera Laurent @pietraszewski_l sur cette "mission" dans son ancienne boîte, Auchan, pour 71.872 euros en moins de deux mois, ce qui fait qu'il est dans les 3% qui ont le mieux gagné en France en 2019... sans même compter son salaire de député. pic.twitter.com/8HREtl5vxl
— Damien Dole (@DamienDole) December 18, 2019
Il est aussi critiqué car il aurait en 2002, alors qu'il était responsable des ressources humaines dans un magasin Auchan, mis à pied une employée syndiquée de la CFDT pour «une erreur de commande de 80 centimes et un pain au chocolat cramé donné à une personne», écrivait le journal l'Humanité à l'époque.
Polémique autour de Delevoye
Avec Jean-Paul Delevoye, il a nommé 38 députés marcheurs comme «ambassadeurs» de la réforme des retraites, afin de défendre la réforme sur le terrain mais aussi de former les autres députés de la majorité.
En plein conflit sur la réforme des retraites et après seulement trois mois au gouvernement, le haut-commissaire avait démissionné lundi avec fracas, rattrapé par une semaine de révélations sur ses activités parallèles et mandats non déclarés.
Son remplacement intervient le jour où le collège de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique doit examiner le dossier Delevoye. La HATVP doit saisir la justice en cas d' «omission substantielle» des intérêts d'un déclarant ayant eu une intention de dissimulation.
Mardi, devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre a déclaré qu'alors que M. Delevoye «était informé de ses obligations», Matignon n'était «pas informé de l'ensemble des mandats qu'il occupait».