C’est l’un des cadeaux préparés par les artistes russes pour les Français pour 2020: les Saisons russes, héritières d’une programmation artistique imaginée il y a plus d’un siècle à Paris par Sergueï Diaghilev, désormais mondialement connue.
La programmation riche, déjà connue dans ses grandes lignes, se précise aujourd’hui, après le succès des Saisons russes en Allemagne, qui ferment officiellement leurs portes le 9 décembre dernier.
«La fermeture des Saisons russes en Allemagne était bien sûr symbolique, car la fin de l’année est encore loin et nous continuons à organiser des évènements dans le cadre de ce festival, précise pour Sputnik Vladimir Medinski, ministre de la Culture de la Russie. Certains évènements se produiront même au-delà du 1er janvier.»
La première raison est pragmatique: elle permet de «faire des économies sur la logistique». Comme dans le cadre de ce festival, le ministère russe de la Culture participe aux frais de transport des troupes et des décors, il a décidé qu’une fois «arrivés à Paris, faire le chemin à Bruxelles, à Luxembourg» était une bonne opération.
La deuxième raison est artistique:
«C’est un programme très vaste, qui inclut de nombreuses expositions, à commencer par l’exposition la plus attendue de l’année prochaine en Europe: celle des impressionnistes de la collection Morozov à la Fondation Louis Vuitton», explique Vladimir Medinski.
«Les Saisons russes commencent avec le spectacle “Oncle Vania”, sur la scène de l’Odéon Théâtre de l’Europe, l’un des rares en France, comme vous vous en souvenez, subventionnés par l’État», annonce Vladimir Medinski.
Le programme des Saisons est riche et varié: plusieurs festivals de films sont également organisés dans ce cadre, sans parler des concerts symphoniques, comme cette représentation unique de l’orchestre du Théâtre Mariinsky dans le cadre du Festival de Pâques à Aix-en-Provence ou un projet «Gabrielle Chanel» de la compagnie Mondanse de Svetlana Zakharova, sur les planches du Théâtre des Champs-Élysées.
«Nous essayons de rendre la Saison prochaine plus intéressante que la précédente, se réjouit Vladimir Medinski. Ceci dit, les précédentes “Saisons russes” de 2018 en Italie ont reçu le prix du meilleur festival culturel international de l’année, “The Best Event Awards World Festival”.»
Par ailleurs, le ministre russe de la Culture n’est pas partisan de relier les évènements culturels à l’agenda de la politique étrangère ni aux «tendances du soft Power»:
«Je dis toujours que la culture et la coopération dans le domaine de la culture sont sans rapport avec le concept de pouvoir, affirme Vladimir Medinski. Il s’agit d’une sphère d’activité naturelle dans laquelle doivent se développer les relations [entre les pays, ndlr]. La culture crée une atmosphère de confiance entre les peuples, les nations et les hommes tout simplement».
Pour aller plus loin dans l’histoire des Saisons russes:
- un ouvrage publié à l’occasion de l’exposition «Diaghilev (1872-1929) les ballets russes», organisée par la Bibliothèque Nationale en 1979
- «Les Ballets russes à l’Opéra», édité en 1992 par la BNF
- «Serge Diaghilev. Mémoires: Suivis d’Apologie de l’avant-garde», 2008, Éditions Hermann