Plus d’un siècle après leur création, les célèbres Saisons russes, lancées par l’entrepreneur Sergueï de Diaghilev en France en 1909, sont de retour. «Nous sommes devenus forts» et «avons fait preuve de courage» pour regagner le pays d’origine de ce grand événement, estime, dans une interview à Sputnik, le directeur des Saisons russes, Alexeï Lebedev. En marge de la 8e édition du Forum culturel international de Saint-Pétersbourg, il entrouvre la porte sur ce que cette aventure réservera au public.
L’héritage de Diaghilev
Après un franc succès au Japon, en Italie et en Allemagne, la géographie des Saisons russes s’élargit. Cet événement se déroulera en 2020 sur le territoire de trois pays à la fois, soit en France, en Belgique et au Luxembourg, explique, au micro de Sputnik, Alexeï Lebedev:
«La France, c’est le pays associé à la marque lancée par Sergueï de Diaghilev, qui, grâce à son attention à l’art russe, grâce à ses événements, a apporté une contribution tellement vaste à la culture mondiale, qu’on ne peut pas l’oublier aujourd’hui encore».
Сергей Дягилев – человек заново открывший миру Россию! На эту невероятно интересную тему мы поговорим на https://t.co/ThWo91ydsf pic.twitter.com/zczpk5XP2f
— Радио «Маяк» (@radio_mayak) March 25, 2017
Gabrielle Chanel en pointe sur la scène
Bien que l’ampleur de cette aventure soit saisissante, ressortent avant tout des projets clés qui visent à surprendre le public, dont certains seront même «des premières mondiales», poursuit le directeur des Saisons russes.
Il s’agit notamment du ballet «Gabrielle Chanel», qui vient d’être présenté au Bolchoï par la célèbre ballerine russe Svetlana Zakharova:
«Svetlana n’est pas seulement entrée dans le rôle de Gabrielle, elle l’est sur la scène. Ce projet est également unique parce que la maison Chanel a fourni les esquisses de 80 costumes pour ce spectacle. C’est authentique, l’histoire de Gabrielle étant liée à celle de Sergueï de Diaghilev, car les deux avaient collaboré.»
L’objectif de l’événement
Les liens entre la France et la Russie sont plus qu’évidents, est convaincu M.Lebedev:
«Nous avons plusieurs choses communes et nous n’avons jamais perdu ces liens. Ce que nous espérons à l’issue des Saisons russes en France, c’est de renforcer ces liens et de faire découvrir au public français, aux collectifs français, ce qu’ils n’avaient probablement pas encore vu dans notre pays».
Le directeur des Saisons russes, Alexeï Lebedev
L’ouverture des Saisons russes, le 16 janvier 2020 au Théâtre Odéon, représente déjà le produit du rapprochement entre la France et la Russie, ce grand événement sera marqué par la mise en scène de l’Oncle Vania de Tchekhov par le Français Stéphane Braunschweig.
«Le but principal, c’est de rapprocher les personnalités de la culture dans le cadre du code culturel qui existe déjà entre les peuples russe et français afin de faire des projets communs», conclut M.Lebedev.
Le théâtre du Châtelet avait accueilli en 1909 la première édition des Saisons russes. L'impresario Sergueï de Diaghilev avait offert au public français une véritable découverte de la Russie et de son art de la danse, les noms de Nijinski, Pavlova, Balanchine, Lifar ou Chaliapine ayant résonné dans le cœur des amateurs de ballet. Relancées en 2017, les Saisons russes ont séduit plusieurs millions de spectateurs au Japon, en Italie et en Allemagne.
