Jeudi 12 décembre, les Algériens ont élu Abdelmadjid Tebboune au poste de Président de la République après neuf mois d’un mouvement populaire «révolutionnaire qui a obligé avec l’aide de l’armée» l’ex-Président Abdelaziz Bouteflika à quitter le pouvoir le 2 avril. Des manifestations contestant l’organisation de l’élection et son résultat ont eu lieu à Alger et dans certaines autres wilayas (régions) du pays. Des opposants et des médias internationaux, notamment français, ont pointé du doigt la régularité du scrutin, qualifiant le Président élu «d’homme de main du chef de l’état-major de l’armée».
Une élection libre et indépendante?
Pour M.Benramdane, les allégations faisant état d’une élection arrangée, comme à l’accoutumée, sont infondées.
«D’habitude en Algérie, nous pouvions prévoir qui sera Président de la République des mois avant le scrutin du fait, qu’effectivement, les élections étaient ficelées d’avance», a indiqué le député, ajoutant que «pour la première fois, à quelques jours de l’élection, nous ne pouvions pas savoir qui sera Président!».
«L’armée a accompagné le Hirak [mouvement populaire du 22 février, ndlr] en se rongeant du côté du peuple et c’est elle qui a appelé à l’organisation des élections prouvant ainsi qu’elle n’avait aucune intention de profiter du vide pour prendre le pouvoir», poursuit-il.
La question de l’abstention
«L’abstention aux élections est un phénomène mondial et il n’est pas spécifique à l’Algérie», affirme Nazih Benramdane, précisant que «même dans les grandes démocraties, les taux de participation aux différents scrutins ne dépassent généralement pas les 40 à 50% du corps électoral».
Présidentielle du 12 décembre
Le lendemain du vote, la victoire d’Abdelmadjid Tebboune a été annoncée par la Commission électorale du pays.
Il a été élu avec 58,15% des voix, devançant largement Abdelkader Bengrina (17,38%). Viennent ensuite Ali Benflis (10,55%) et Azzedine Mihoubi (7,26%), et c’est Abdelaziz Belaïd (6,66%) qui clôt la liste. Le taux de participation été évalué à l’intérieur du pays à 41,13% des inscrits.
En attendant que ces résultats soient confirmés par le conseil constitutionnel, M.Benramdane a souligné que la création de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) était la meilleure garantie de la régularité de cette élection présidentielle.