Il semble qu’à l’approche des municipales La République en marche (LREM) ait fait le choix de ne pas accorder d’importance au passé de certains de ses candidats pour les municipales de 2020.
Ainsi, Mediapart attire l’attention sur le fait que le parti soutient des candidats qui par le passé s’opposaient vivement à la loi Taubira sur le mariage pour les couples homosexuels. Le média rappelle que la charte du parti appelle ses élus à «mettre en place des politiques ambitieuses en matière d’inclusion, de lutte contre les discriminations et d’égalité entre les femmes et les hommes».
C’est notamment le cas de Patrick Ollier, maire de Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, que le parti d’Emmanuel Macron soutient depuis le 10 décembre pour un troisième mandat. M.Ollier non seulement défilait en 2012 au sein de la Manif pour tous mais se disait «heureux» d’être contre le texte de la loi Taubira, précise le média.
La décision de LREM n’a été guère appréciée par ses militants à Rueil-Malmaison surtout après qu’il a été demandé à la candidate proposée par les deux comités locaux actifs, Valérie Cordon, de se rallier au maire de droite, ce qu’elle a fait, précise Mediapart.
Citée par le média sous couvert d’anonymat, une militante rueilloise qualifie la situation de «ridicule» et se dit «énervée» par la décision du siège. Pour d’autres militants, il s’agit d’«une alliance contre nature qui n’a aucun sens».
Pour les Hauts-de-Seine, ce n’est pas une situation unique. Aurélie Taquillain, une ex-LR et adjointe au maire de la ville, en charge de la famille et de la petite enfance, a été désignée comme tête de liste LREM à Courbevoie. Et cela malgré le fait qu’en octobre 2014 elle a défilé avec son écharpe tricolore lors d’une manifestation contre le mariage pour tous.
La coprésidente de la commission nationale d’investiture (CNI) et députée de l’Essonne Marie Guévenoux y voit «une stratégie globale» du parti qui a trois objectifs: «renforcer l’ancrage local, conforter les partenariats avec les partis alliés et élargir la majorité».
Mme Guévenoux admet que le troisième objectif puisse «être mal compris» par des militants et puisse «suscite des questions».
«Mais, sur ces sujets sensibles on connaît tous des gens qui ont évolué. L’histoire ne s’est pas arrêtée en 2012», estime-t-elle