Pour la première fois, des spécialistes de la faculté de médecine de l’université du Maryland à Baltimore ont placé un patient dans un état de mort clinique artificielle en le refroidissant rapidement et en remplaçant son sang par une solution saline, rapporte New Scientist en citant les docteurs concernés. Cette expérience a été menée dans le cadre de recherches menées aux États-Unis et qui visent à soigner les blessures les plus graves.
La technique, officiellement appelée «conservation d'urgence et réanimation», concerne les personnes arrivant au centre médical de l'université du Maryland avec un traumatisme grave, comme une blessure par balle ou un coup de couteau, et ayant subi un arrêt cardiaque. La probabilité que ces patients survivent est d'environ 5% à cause de la perte de sang.
Essentiel de la technique
Selon le média, cette méthode nécessite de refroidir rapidement le corps du blessé jusqu’à arriver à une température de 10 à 15 degrés puis de remplacer tout son sang par une solution saline glacée. L’activité cérébrale du patient s’arrête alors presque complètement, tous les processus chimiques des cellules étant de plus fortement inhibés.
Pouvant sembler mort, il est ensuite déconnecté du système de refroidissement et son corps est transféré dans la salle d'opération.
L’équipe chirurgicale dispose alors de deux heures pour soigner ses blessures avant qu’il ne se réchauffe et que son cœur ne recommence à battre.
Tests sur des animaux
Avant d’essayer cette méthode sur des humains, les médecins l’ont testée sur des porcs. Les animaux ont été congelés avec succès, pouvant rester jusqu'à trois heures dans cet état. Cette étude a été publiée en 2017 sur le site PubMed.
Par ailleurs, les médecins de l'université du Maryland ont demandé l'autorisation d'effectuer d'autres tests auprès de la Food and Drug administration (FDA). Cette dernière les a approuvés et leur a en outre permis de ne pas attendre le consentement des patients.
Les spécialistes prévoient de comparer les résultats des opérations sur 20 patients, dont la moitié sera placée en état de mort clinique artificielle, l'autre étant traitée à l’aide de méthodes plus traditionnelles.
L’un des chercheurs a indiqué à New Scientist qu’il espérait annoncer les résultats complets de l’étude d’ici à fin 2020.