Un gendarme «infiltré» a-t-il cassé la stèle du maréchal Juin?

Une vérification factuelle a permis de constater que le casseur de la stèle du maréchal Juin, profanée lors de l’acte 53 des Gilets jaunes à Paris, pris en photo avec un homme armé d’un bouclier, est un manifestant et non pas un gendarme comme le supposaient des internautes. L’équipement de protection a été récupéré par des manifestants.
Sputnik

En marge de l’anniversaire du mouvement des Gilets jaunes, samedi 16 novembre à Paris, le monument d'hommage à Alphonse Juin, héros de la campagne d'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale, a été attaqué par des casseurs. Un acte de vandalisme qui a suscité de nombreuses réactions.

Un manifestant simule une chute pour faire accuser la police lors de l’acte 53 à Paris – vidéos

Ainsi, à cause d’une photo où un casseur apparaissait auparavant avec un bouclier de gendarme, certains manifestants ont pensé qu’un policier infiltré avait dégradé le monument.

Pourtant, après vérification, Checknews a constaté qu’il s’agissait d’un manifestant posant pour des photos avec un bouclier volé lors d’un mouvement de foule.

Un photomontage est largement partagé sur Twitter, montrant sur une première photo une personne s’attaquer à la stèle à coups de barre de fer, et une seconde image de ce même individu posant en compagnie d’un autre homme, qui tient un bouclier de gendarme, ce qui confortait la supposition des manifestants.

Le député de La France insoumise, Alexis Corbière, a même commenté ces photos sur Twitter.

Il s’est avéré que la première, où le casseur est en train de frapper le monument, est issue d’une vidéo partagée sur Twitter.

La seconde image, provenant de Snapchat, a été partagée par le journaliste et écrivain Laurent Obertone sur son compte Facebook.

Bouclier volé par un manifestant

Après vérification, Checknews a constaté que le bouclier avait en réalité été perdu par un gendarme puis récupéré par plusieurs manifestants qui se sont pris en photos avec, le brandissant «comme un trophée».

Sur une séquence diffusée sur Facebook, un homme encagoulé tient ce moyen de protection, tandis que d’autres font des photos avec lui.

Contacté par le média, l’auteur de la vidéo témoigne: «J’étais à place d’Italie, les manifestants aussi. Ils ont poussé le dispositif des gendarmes pour sortir et là, un gendarme est tombé et a perdu son bouclier. J’ai suivi la manif sauvage, sur une avenue [le boulevard Auguste-Blanqui, ndlr], et j’ai pris les images».

Une vidéo, filmée par l’agence Hors Zone Presse et passée au ralenti, permet de voir des manifestants qui prennent la fuite en bousculant des forces de l’ordre, quand, tout à coup, l’un d’entre eux se retrouve avec un bouclier à la main.

Confirmation des faits par le Sipra

En outre, le service de communication (Sirpa) de la gendarmerie a confirmé au média qu’un moyen de protection d’un escadron de gendarmes mobiles avait été volé lors de ce mouvement de foule quittant la place d’Italie, auquel le casseur du monument a participé. Le Sipra a précisé que le bouclier avait été arraché par une personne qui n’était pas gendarme.

Et c’est avec ce voleur du bouclier que le casseur de la stèle du maréchal Juin pose sur une photo. Ils sont reconnaissables grâce à leurs vêtements.

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