À l’approche de la visite de Recep Tayyip Erdogan à Washington, Donald Trump a évoqué la possibilité d’un accord commercial de 100 milliards de dollars avec la Turquie et des mesures pour régler le différend lié à l’acquisition des systèmes de défense russes S-400 par Ankara, relate le Washington Post.
Le journal, qui cite des sources au sein de l’administration américaine, indique que Donald Trump avait envoyé début novembre une lettre à son homologue turc pour annoncer ces propositions destinées à améliorer les relations entre leurs pays.
Ces mesures sont similaires à celles proposées à Erdogan en octobre pour empêcher l’offensive turque dans le nord-est de la Syrie, mais retirées après le lancement de celle-ci, indique la source.
«Une fois que nous avons obtenu le cessez-le-feu, nous avons décidé de remettre le paquet, y compris la visite [d’Erdogan, ndlr], sur la table», a affirmé un haut responsable américain.
«La réalisation de tout objectif commercial bilatéral requiert avant tout des progrès concrets dans la résolution de problèmes majeurs, tel que l’achat par la Turquie du S-400 de la Russie», a-t-il estimé.
Selon le Washington Post, l’administration américaine insiste sur le fait que les systèmes de défense «ne deviennent pas opérationnels» d’une manière qui leur permettraient d’«accéder aux communications et moyens de défense des F-35».
Erdogan attendu à la Maison-Blanche
Donald Trump reçoit mercredi 13 novembre à la Maison Blanche son homologue afin d’évoquer la Syrie, le sort des prisonniers djihadistes ou encore l'Otan. Cette visite intervient sur fond de tensions entre Ankara et Washington alimentées par l’opération turque en Syrie.
L’autre question à l’ordre du jour concerne les S-400 russes. Malgré les protestations de Washington, la Turquie a acheté ces systèmes de missiles antiaériens à la Russie. En réponse, les États-Unis ont écarté la Turquie du programme de développement de l'avion de combat furtif américain F-35, en dépit des investissements importants d'Ankara dans ce projet. Donald Trump s'est cependant montré réticent à punir Ankara pour l'acquisition des S-400, alors même que le Congrès estime que ces sanctions devraient être automatiques.