Devant le Sénat, Florence Parly a expliqué ce mercredi 13 novembre les déclarations du Président français au magazine hebdomadaire britannique The Economist. Un entretien au cours duquel il a indiqué que l’Otan se trouvait en état de «mort cérébrale».
«Lorsque le Président de la République a évoqué la mort cérébrale de l'Otan, cela ne veut pas dire la mort de l'Otan. Mais cela veut simplement dire que nul ne peut ignorer la crise que traverse l'organisation», a-t-elle expliqué.
Parly a reconnu que sur un plan strictement militaire, les choses fonctionnaient et que l’Alliance était un «outil robuste» qui permettait «de planifier, de standardiser et d’interopérer». Cependant, elle a souligné que cela ne devait pas cacher l'essentiel. «Il y a en effet un doute sérieux sur la garantie de sécurité américaine et portant sur l’article 5».
«Il y a ensuite un questionnement profond sur la solidarité alliée quand les Turcs attaquent ceux précisément qui luttent contre Daech*», a ajouté la ministre.
Elle a également évoqué «une insuffisance criante des efforts de défense des Européens, là où même les Européens devraient constituer leur propre pilier au sein de l’Alliance» atlantique.
«Donc on ne peut pas se satisfaire de cette situation. La volonté du Président de la République aujourd’hui, c’est d’alerter, à la veille du sommet de Londres. L’Otan est en effet la pierre angulaire de la sécurité et de la défense européenne. Mais elle doit s’adapter, profondément», a précisé Parly.
«Lancer une vraie réflexion stratégique»
Puis elle a rappelé qu’Emmanuel Macron s’était entretenu avec son homologue états-unien et qu’ils avaient convenu de se revoir avant le somment de Londres qui se déroulera les 3 et 4 décembre.
L’affirmation de Macron
Lors de son entretien à The Economist, le Président français, qui avait précédemment prôné la création d’une armée européenne, a déclaré que l’Otan était en état de «mort cérébrale».
Il expliqué sa déclaration par le désengagement américain à l’encontre de ses alliés de l'Alliance et du comportement de la Turquie, elle aussi membre. D’après Emmanuel Macron, «ce qu’il s'est passé est un énorme problème pour l'Otan». Il faut «clarifier maintenant quelles sont les finalités stratégiques de l'Otan», a-t-il insisté.
Cette déclaration a suscité des réactions de plusieurs pays, notamment des États-Unis, de l’Allemagne et de la Pologne. En outre, ses propos ont été contestés par le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg.
*Organisation terroristes interdite en Russie