«Nous attendons beaucoup de choses de la Russie et nous avons beaucoup de choses à lui offrir.»
La présence d’Alassane Ouattara à Sotchi est historique en ce qu’elle marque la première visite d’un chef d’État ivoirien sur le sol russe, bien que les deux États entretiennent des relations diplomatiques depuis le 25 janvier 1967.
La Côte d’Ivoire, qui fait partie des 39 pays où la Russie possède une ambassade sur les 54 pays que compte l’Afrique, entend bien profiter de toutes les opportunités qu’offre le Kremlin.
Actuellement, la coopération économique ivoiro-russe est très modeste. En 2018, le volume des échanges entre les deux nations (fèves de cacao en direction de la Russie contre engrais et céréales vers la Côte d’Ivoire, ndlr) s’est élevé à 253,6 millions de dollars. À titre de comparaison, les investissements et échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et la Chine, son premier fournisseur et troisième partenaire commercial, ont atteint 1,7 milliard de dollars en 2017.
«Nous venons pour dire à nos amis russes que nous voulons qu’ils viennent investir en Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire est l’un des pays qui ont le plus fort taux de croissance dans le monde: 8 à 9% par an. Nous avons des gisements de gaz, des gisements de pétrole. Donc nous voulons que les sociétés russes viennent investir également dans les infrastructures», a poursuivi au micro de Sputnik le Président ivoirien.
Le souhait d’Alassane Ouattara d’un renforcement des relations ivoiro-russe est globalement partagé par les Ivoiriens qui voient d’un bon œil la Russie.
Arrivé au pouvoir à l’issue de la crise postélectorale de 2010-2011, Alassane Ouattara a toujours clamé son ambition de conduire la Côte d’Ivoire, poumon économique de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), à l’émergence à l’horizon 2020.
«Le Président Alassane Ouattara a fixé un cap: celui de l’industrialisation de l’économie, de la transformation des matières premières en produits finis. Et qui parle d’industrialisation parle de recherche de technologies et de partenaires financiers. Aujourd’hui, l’économie russe nous offre cette opportunité», a pour sa part souligné au micro de Sputnik Emmanuel Essis Esmel, ministre ivoirien chargé de la Promotion de l'investissement privé.
Le gouvernement russe offre chaque année 1.800 bourses d’études aux étudiants d’Afrique subsaharienne. En 2019, 61 étudiants ivoiriens en ont bénéficié, contre 58 en 2018. Des chiffres qui pourraient connaître une hausse notable avec le renforcement de la coopération entre la Côte d’Ivoire et la Russie, selon Vladimir Baykov.