Il est bien toutefois que le sommet Russie-Afrique se tienne en 2019, et non en 2020 ou 2021, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Abdelhadi Ibrahim Lahweej, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du gouvernement provisoire de l’Est libyen, non reconnu par la communauté internationale.
«La Russie n’a jamais été un colonisateur en Afrique, mais avait invariablement des relations de partenariat avec les pays africains, ce qui promet de grandes possibilités de coopération», a-t-il expliqué.
Et d'ajouter que c'était un avantage.
«La Libye est la porte nord de l’Afrique. Pourtant, il n’y a pas là de sécurité pour le moment, plus de 21 millions d’armes étant en circulation illégale. La situation sécuritaire est également grave au Nigeria et au Cameroun. L’Afrique doit en finir avec l’importation et la fabrication d’armements. Nous devons réorienter nos ressources vers l’économie et les questions sociales», a souligné Abdelhadi Ibrahim Lahweej.
Nous voulons des négociations libyennes à l’exemple des syriennes à Sotchi
Et d’espérer par ailleurs que la Russie jouerait un rôle plus important dans le règlement de la crise libyenne.
«La Russie est un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et une grande puissance économique. Nous souhaitons que la Russie organise des négociations libyennes à l’exemple de celles de Sotchi sur la Syrie», a poursuivi le ministre.
La Russie à nouveau invitée
«La participation russe nous est nécessaire pour le développement, dans le secteur du pétrole et du gaz. Nous attendons des investissements russes pour construire des chemins de fer, pour redresser le pays. Le gouvernement de l’Est libyen contrôle 90% du pays. Il nous faut des projets de reconstruction de l’infrastructure, des routes, de l’électricité. Nous invitons à nouveau la Russie à travailler en Libye», a résumé le ministre.
Un sommet historique
Le premier sommet Russie-Afrique se déroule les 23 et 24 octobre 2019 à Sotchi sous la coprésidence de Vladimir Poutine et de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Il s’agit de la première rencontre de ce niveau dans l’histoire des relations russo-africaines. Tous les chefs d’État de l’ensemble du continent africain, ainsi que les dirigeants des plus grandes organisations et associations de la région, y avaient été conviés.