Assad, Poutine et Erdogan pourraient être les décideurs du règlement syrien

L’opération turque dans le nord de la Syrie et le cessez-le-feu de cinq jours n’ont fait qu’intensifier le trafic diplomatique entre les acteurs présents dans la région, où le règlement du conflit dépendra des négociations menées entre Assad, Poutine et Erdogan, selon un expert turc.
Sputnik

Les contacts diplomatiques se sont intensifiés au Moyen-Orient suite à l’opération turque en Syrie, et notamment au cessez-le-feu de 120 heures, a indiqué à Sputnik l’expert turc en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme Metin Gürcan.

Selon lui, l’accord entre la Turquie et les États-Unis, d’ailleurs précaire et provisoire, n’est ni une victoire, ni une défaite et contient plusieurs divergences.

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L’expert signale que celles-ci concernent notamment l’étendue de la zone de sécurité. Si les deux parties sont d’accord sur sa profondeur de 30 kilomètres, les Américains parlent de 110 kilomètres entre Ras al-Aïn et Tall Abyad, alors que les Turcs insistent sur 444 kilomètres depuis Kobané jusqu’à la frontière irakienne.

Un autre problème réside, selon lui, dans les armements lourds des unités kurdes dans le contexte du retrait américain du territoire syrien. S’il a été annoncé que les systèmes de défense, les barricades et les fortifications kurdes seraient détruits ou mis hors service, il n’a pas été précisé qui contrôlerait ce processus.

Négociations à Sotchi

«L’attention est actuellement attirée par la rencontre entre Poutine et Erdogan à Sotchi, car cette rencontre fera probablement la lumière sur l’avenir de Menbij, de Kobané, ainsi que de la région est, Qamichli, Al-Malikiyah et Hassaké compris», a révélé l’expert.

Metin Gürcan a ajouté que la situation actuellement statique dans le nord-est syrien ne promettait pas à court terme une intensification de l’activité militaire.

«Le déroulement du règlement syrien dépendra des négociations entre Assad, Poutine et Erdogan. Un violent marchandage politique est en cours. Au cours de ce processus, le dirigeant turc cherche à renforcer au maximum ses positions. Il tient à donner à comprendre que la Turquie est déterminée à atteindre ses objectifs. Kobané et Menbij lui sont particulièrement importants», a conclu l’expert.
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