«121 femmes assassinées!»: des militantes veulent «sortir Macron de son sommeil»

Des militantes féministes se sont rassemblées, mardi 15 octobre dans la soirée, à quelques mètres de l’Élysée pour «sortir Macron de son sommeil». Elles souhaitent que des mesures soient prises pour endiguer la violence conjugale. Et pour cause, le nombre de féminicides en 2019 s’élève déjà à 121, soit autant que l’année dernière.
Sputnik
«Macron, faut te réveiller, 121 femmes assassinées » et «pas une de plus!»

Une vingtaine de militantes féministes se sont rassemblées, mardi 15 octobre en début de soirée, à quelques mètres de l’Élysée. Elles ont interpellé Emmanuel Macron par des slogans et en faisant du bruit avec des casseroles afin de «briser le silence de la classe politique». Un tapage nocturne qui leur a d’ailleurs valu de terminer en garde à vue.

​Cette action symbolique menée par les militantes vise à dénoncer l’«accélération des féminicides». Et pour cause, selon le décompte du collectif #NousToutes, le nombre de féminicides s’élève déjà à 121, soit autant que le total de l’année dernière.

Anaïs Leleux, membre du collectif #NousToutes, détaille au micro de Sputnik l’urgence de la situation.

​«Le nombre de féminicides s’accélère. Cela fait des mois et des mois qu’on dit qu’il y a urgence, qu’il faut prendre des décisions importantes. Le gouvernement nous a répondu: "on va faire un Grenelle" qui va durer des mois, jusqu’au 25 novembre. Mais pendant ce temps-là, des femmes continuent de mourir, tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.»

Et de poursuivre:

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«Le Président Macron ne nous entend pas. On est des milliers et des milliers à crier notre tristesse, visiblement il ne nous entend pas. On s’est dit qu’il fallait peut-être se rapprocher physiquement de lui […] Puisqu’il est en sommeil depuis trop longtemps, on va le réveiller. L’idée est donc d’aller faire sonner nos réveils devant l’Élysée.»

Un peu plus tôt dans la journée, Marlène Schiappa devant une commission du Sénat a déclaré: «nous avons énormément à faire collectivement car on voit que malgré les efforts des gouvernements successifs, incluant le nôtre, depuis des années le nombre des féminicides ne baisse pas».

​Selon, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, qui a lancé en septembre dernier un «Grenelle des violences conjugales», le gouvernement va consacrer 361,5 millions d'euros à la lutte contre ce phénomène en 2020. Un chiffre qui ne semble pas convaincre la militante.

«On n’a jamais vu des politiques publiques ambitieuses ne pas être financées. On estime qu’il faut un milliard d’euros par an contre les violences conjugales. Ça semble beaucoup mais c’est le chiffre qu’estiment le conseil économique social et environnemental (CESE) et le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE)» rappelle Anaïs Leleux.

Cette membre du collectif  #NousToutes espère également que «le Président annonce la formation obligatoire de tous les policiers et de tous les magistrats». En effet, selon elle, «il y a encore trop de femmes qui vont dans des commissariats porter plainte et qui voient leur plainte refusée.»

«Au motif que: "ce n’est pas bien grave madame. Vous avez fait quoi pour le provoquer? Vous voulez vraiment envoyer votre mari en prison?" Ils [les policiers] ont un discours hyper culpabilisateur et il faut que ça cesse.»
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