«Macron, faut te réveiller, 121 femmes assassinées » et «pas une de plus!»
Une vingtaine de militantes féministes se sont rassemblées, mardi 15 octobre en début de soirée, à quelques mètres de l’Élysée. Elles ont interpellé Emmanuel Macron par des slogans et en faisant du bruit avec des casseroles afin de «briser le silence de la classe politique». Un tapage nocturne qui leur a d’ailleurs valu de terminer en garde à vue.
🚨 Ce soir, des activistes #NousToutes menaient une action pacifiste devant l’Élysée pour dénoncer les féminicides et l'inaction de l’État. Elles sont au commissariat.😡
— #NousToutes (@NousToutesOrg) October 15, 2019
Vous êtes sérieux @Place_Beauvau ? pic.twitter.com/1gCv65NL1W
Cette action symbolique menée par les militantes vise à dénoncer l’«accélération des féminicides». Et pour cause, selon le décompte du collectif #NousToutes, le nombre de féminicides s’élève déjà à 121, soit autant que le total de l’année dernière.
Anaïs Leleux, membre du collectif #NousToutes, détaille au micro de Sputnik l’urgence de la situation.
#SputnikVidéo | 🗣️«Le nombre de féminicides s’accélère [...] il faut prendre des décisions importantes [...] Le Président @EmmanuelMacron ne nous entend pas. Puisqu’il est en sommeil depuis trop longtemps, on va le réveiller!» @AnaisLeleux, membre du collectif @NousToutesOrg pic.twitter.com/5k2s0T4K2h
— Sputnik France (@sputnik_fr) October 16, 2019
«Le nombre de féminicides s’accélère. Cela fait des mois et des mois qu’on dit qu’il y a urgence, qu’il faut prendre des décisions importantes. Le gouvernement nous a répondu: "on va faire un Grenelle" qui va durer des mois, jusqu’au 25 novembre. Mais pendant ce temps-là, des femmes continuent de mourir, tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.»
Et de poursuivre:
Un peu plus tôt dans la journée, Marlène Schiappa devant une commission du Sénat a déclaré: «nous avons énormément à faire collectivement car on voit que malgré les efforts des gouvernements successifs, incluant le nôtre, depuis des années le nombre des féminicides ne baisse pas».
Aux membres du gouvernement qui s'étalent dans des déclarations indécentes au sujet des féminicides : les vies de ses femmes valent autant que les vôtres.
— Collages Féminicides (@CFeminicides) September 23, 2019
Alignez des thunes sur la table.
Faites en sorte que ce massacre cesse.#ellesnousmanquent
📷 @PaulineMakov pic.twitter.com/wlNcMQuVCI
Selon, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, qui a lancé en septembre dernier un «Grenelle des violences conjugales», le gouvernement va consacrer 361,5 millions d'euros à la lutte contre ce phénomène en 2020. Un chiffre qui ne semble pas convaincre la militante.
«On n’a jamais vu des politiques publiques ambitieuses ne pas être financées. On estime qu’il faut un milliard d’euros par an contre les violences conjugales. Ça semble beaucoup mais c’est le chiffre qu’estiment le conseil économique social et environnemental (CESE) et le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE)» rappelle Anaïs Leleux.
Cette membre du collectif #NousToutes espère également que «le Président annonce la formation obligatoire de tous les policiers et de tous les magistrats». En effet, selon elle, «il y a encore trop de femmes qui vont dans des commissariats porter plainte et qui voient leur plainte refusée.»
«Au motif que: "ce n’est pas bien grave madame. Vous avez fait quoi pour le provoquer? Vous voulez vraiment envoyer votre mari en prison?" Ils [les policiers] ont un discours hyper culpabilisateur et il faut que ça cesse.»