«Dans l'attente d'une cessation» de l’offensive que l’armée turque poursuit contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, Paris suspend immédiatement ses exportations d’armes vers la Turquie, ont fait savoir les ministères français des Armées et des Affaires étrangères dans un communiqué commun.
«La France a décidé de suspendre tout projet d'exportation vers la Turquie de matériels de guerre susceptibles d'être employés dans le cadre de l'offensive» en Syrie, indique le communiqué.
La France réitère également «sa ferme condamnation de l'offensive unilatérale» qui «remet en cause les efforts sécuritaires et de stabilisation de la coalition globale contre Daech*» ainsi qu'«entraîne des conséquences humanitaires importantes».
La France n'est pas la seule
Tôt dans la journée, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a annoncé que le gouvernement fédéral avait pris la décision de ne pas autoriser de nouvelles exportations d'armes en Turquie. Une décision similaire a également été annoncée ce samedi par la diplomatie néerlandaise.
Jeudi 10 octobre, évoquant «la situation complexe» dans le nord-est de la Syrie, Oslo a annoncé avoir suspendu toute nouvelle exportation d'armements à Ankara. Le même jour, Ann Linde, la chef de la diplomatie suédoise, a déclaré que l’Union européenne devait décréter un embargo sur les ventes d’armes à la Turquie.
Le 9 octobre, Ankara a lancé son offensive Source de paix dans le nord-est de la Syrie. Elle a pour but, d’après Recep Tayyip Erdogan, de sécuriser la frontière sud de son pays, protéger l’intégrité territoriale du pays voisin et assurer le retour des réfugiés syriens. Plusieurs pays et organisations ont sommé la Turquie de faire cesser sans délai l’opération qui a fait depuis le jour de son lancement plus de 400 victimes dans les rangs de milices kurdes.
*Organisation terroriste interdite en Russie