Elle se faisait appeler «Madame Maya» et se faisait passer pour la fille de l’ex-Président algérien déchu Abdelaziz Bouteflika. Cette femme et ses deux filles, interpellées en juillet, ont été condamnées à 18 mois de prison ferme par le tribunal de Chéraga, dans la banlieue d’Alger, pour faux et usage de faux. Sa chute aurait pu passer pour un fait divers si elle n’avait pas entraîné dans son sillage de très hauts responsables de l’État, y compris du cercle rapproché de Bouteflika. En effet, les informations divulguées par la presse locale font état «d’une vraie femme d’influence».
Elle «connaissait tous les walis [préfets, ndlr], les ministres et les chefs de nombreuses institutions de la République, mais aussi le secrétaire particulier du Président déchu, qui lui permettaient de régler ses affaires et celles de ses amis et proches qui la sollicitaient en contrepartie de services rendus ou d’argent», révèle le média.
Des enquêtes judiciaires impliquant les deux anciens ministres et une douzaine d’autres accusés sont toujours en cours, pour des chefs d’accusation de transferts illicites de fond, abus de fonction et trafic d’influence.
En juillet, lors de la perquisition menée au domicile de «Madame Maya», les services de sécurité ont mis la main sur une somme importante d’argent: 120 millions de dinars (environ 910.000 euros), 270.000 euros et 30.000 dollars. Ceci s’ajoute aux 17 kilogrammes de bijoux en or et aux faux passeports, le tout caché dans un mur.