Réagissant aux récents propos du président de la République, l’élue LREM des Alpes-de-Haute-Provence Delphine Bagarry, dans le Figaro, a estimé qu’elle avait « l’impression d’écouter non pas l’homme de la campagne présidentielle mais un responsable du Front national». «Comment le président peut-il lier le sujet de l’immigration à celui des demandeurs d’asile et du vote FN? C’est un amalgame!» a poursuivi la députée LREM, «choquée» par le discours d’Emmanuel Macron.
«Un discours vaguement sarkozyste, ça ne marche pas. Oui, il faut parler d’immigration, mais pas en reprenant les concepts de nos adversaires » a ajouté Jean-François Cesarini, député LREM du Vaucluse.
La majorité divisée sur la question de l’immigration
À deux semaines du débat parlementaire qui portera sur ce sujet sensible, Emmanuel Macron ouvre la marche en durcissant le ton, provoquant des contestations au sein de son propre parti. Des contestataires qui restent cependant minoritaires. « On a identifié entre vingt et trente députés sensibles, soit 10 % du groupe. Le président est prêt au sacrifice », indique une source parlementaire.
Dès le lendemain de l’allocution du président, une quinzaine de députés LREM ont remis en cause ses propos à travers une tribune, mettant en avant une «intégration réussie dans les territoires». «Ne laissons pas le débat de l’immigration aux conservateurs et à la droite. Ne le laissons pas dériver vers une palabre sécuritaire, protectionniste ou identitaire», protestent les signataires.