Devant quelque 200 députés et sénateurs de LREM, du Modem et partis alliés, ainsi que l'ensemble du gouvernement, le chef de l'État a précisé le 16 septembre pendant plus d'une heure ses quatre priorités - écologie, retraites, travail et le «régalien», c'est-à-dire sécurité et immigration, ont rapporté des participants à cette réunion à huis clos.
«Les flux d'entrée n'ont jamais été aussi bas en Europe et les demandes d'asile jamais aussi hautes en France». «En prétendant être humaniste on est parfois trop laxiste», a-t-il estimé.
«Nous n'avons pas le droit de ne pas regarder ce sujet (de l'immigration) en face», a-t-il lancé. «Je crois en notre droit d'asile mais il est détourné de sa finalité par des réseaux, des gens qui manipulent. Si nous le regardons pas en face, nous le subirons. Cela donne quoi ? Des quartiers où le nombre de mineurs non accompagnés explose», a-t-il averti, affirmant vouloir être «plus efficaces et plus humains».
Mais «la question est de savoir si nous voulons être un parti bourgeois ou pas. Les bourgeois n'ont pas de problème avec cela: ils ne la croisent pas. Les classes populaires vivent avec. La gauche n'a pas voulu regarder ce problème pendant des décennies. Les classes populaires ont donc migré vers l'extrême droite. On est comme les trois petits singes: on ne veut pas regarder».
À la sortie, des députés de la majorité ont insisté sur les dérives de demandes d'asile abusives et refusé de laisser le Rassemblement national s'emparer du sujet, indique l’AFP.