Contrairement à l’Allemagne et à l’Italie, la France voit les demandes d'asile augmenter

La demande d'asile ne cesse de baisser dans les pays de l'OCDE, y compris aux États-Unis, principale destination des demandeurs d'asile. Mais pas en Espagne et en France, qui ont connu les plus fortes progressions en 2018, souligne un rapport de l'organisation publié mercredi et cité par l’AFP.
Sputnik

Avec 1,07 million de demandes, l'asile a de nouveau reculé en 2018, que ce soit parmi les pays européens (-10%) ou non-européens (-17%) de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), après avoir émargé à 1,26 million de demandes de protection en 2017, et loin des records de 2015 et 2016, lorsqu'elles culminaient à 1,65 million, informe l’AFP, se référant à un rapport de l’institution en question.

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Paradoxalement, la tendance baissière est insufflée par les États-Unis, pourtant premier pays de l'OCDE en termes d'asile avec 254.000 nouvelles demandes en 2018, selon le rapport «Perspectives des migrations internationales». C'est 77.000 de moins qu'en 2017, lorsque l'Amérique de Donald Trump avait reçu quelque 330.000 demandes.

Le net durcissement de l'administration Trump, qui a lancé en 2018 une politique de «tolérance zéro» envers l'immigration clandestine et qui menace de séparer parents et enfants migrants, n'est peut-être pas étrangère à cette baisse, dans un pays où près de 50% de la demande provient de quatre pays: le Salvador, le Guatemala, le Venezuela et le Honduras.

«Le recul du nombre global de demandes dans les pays de l'OCDE (-175.000) est en grande partie lié à trois pays de destination: les États-Unis, l'Italie (-73.000) et l'Allemagne (-36.000)», indique le rapport cité par l’agence. Le reflux est «partiellement contrebalancé par une augmentation en Espagne (+22.300) et en France (+19.000)», souligne encore le rapport, publié une dizaine de jours avant un débat parlementaire en France sur l'immigration, dont la demande d'asile devrait être au cœur.

Avec près de 110.000 demandes, la France se situait en 2018 au 4e rang selon l'OCDE, juste derrière la Turquie (116.000) et l'Allemagne (162.000), sur une pente fortement décroissante.

«Du fait de la baisse des demandes d'asile, le nombre de réfugiés enregistrés a également reculé» de 28%, développe l'OCDE. «En 2017, dernière année pour laquelle on dispose de données détaillées [...], 700.000 permis environ ont été délivrés pour raisons humanitaires, contre 900.000 en 2016. D'autres types de migrations permanentes sont cependant en hausse, notamment les migrations de travail (+6%)».

Selon les chiffres de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), 46.700 personnes ont vu leur demande d'asile acceptée en France. Soit une hausse de 9%.

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