Les prix du baril pourraient bondir de 5 à 10 dollars à l’ouverture du marché lundi 16 septembre, estiment plusieurs analystes interrogés par Reuters. Ces derniers n’excluent pas que l’or noir puisse atteindre à long terme la barre des 100 dollars si l’Arabie saoudite ne rétablit pas rapidement son niveau de production.
Reconnaissant le sérieux des attaques, qui ont notamment visé le plus grand site mondial de transformation de brut, à Abqaïq, les autorités de Riyad n'ont avancé dans l’immédiat aucun délai avant la reprise de la production.
Une source au fait de la situation a déclaré dimanche 15 septembre à Reuters que la production pétrolière ne devrait pas revenir à la normale avant «des semaines plutôt que des jours».
Pour Greg Newman, les contrats à terme du Brent pourraient augmenter de 7 à 10 dollars le baril lundi. Le marché pourrait voir un retour à 100 dollars du prix du baril si le problème n’est pas résolu à court terme, détaille l’homme d’affaires.
«L'ampleur de l'attaque incitera les marchés à réexaminer la nécessité d'envisager une prime de risque géopolitique du pétrole ... Les attaques pourraient compliquer les projets d'introduction en bourse d'Aramco, compte tenu des risques de sécurité grandissants et de l'impact potentiel sur sa valorisation», estime Ayham Kamel du groupe Eurasia.
Selon JP Morgan, le pétrole devrait atteindre 80 à 90 dollars le baril au cours des trois prochains mois, le marché se concentrant désormais sur la géopolitique.
«Ces attaques sont difficiles à arrêter et peuvent se produire périodiquement. Le marché doit intégrer ce risque», ajoute de son côté Gary Ross de Black gold investors.
Attaques de drones
Des drones des Houthis yéménites ont visé samedi 14 septembre deux installations stratégiques de la compagnie pétrolière Aramco, à plus d'un millier de kilomètres de Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée depuis cinq ans par les Houthis.
Les États-Unis ont imputé les attaques à l'Iran, ce que la République islamique a nié, dénonçant des accusations «insensées».