Des chrétiens de Kabylie prient en plein air après la fermeture de leur temple par les autorités

Samedi 7 septembre, des chrétiens protestants de la ville d’Ighzer Amokrane, en Algérie, ont bravé l’interdit en priant à l’air libre suite à la décision des autorités de fermer leur temple.
Sputnik

En guise de protestation contre la fermeture de leur temple, la semaine passée, par la gendarmerie nationale, les chrétiens protestants de la ville d’Ighzer Amokrane, dans la wilaya (région) de Béjaïa, dans le nord-est de l’Algérie, ont tenu leur culte hebdomadaire, le samedi 7 septembre, en plein air. Devant leur temple, des fidèles présents ce jour-là ont filmé le déroulement du culte et ont publié la vidéo sur les réseaux sociaux.

En dépit de l’interdiction d’exercice de culte non musulman sans autorisation, ces fidèles l’ont célébré dans une atmosphère bon enfant. Depuis quelques mois, les chrétiens protestants d’Algérie dénoncent la fermeture des églises en Kabylie. En effet, les autorités ont fermé cinq établissements dans les wilayas de Béjaïa et de Tizi Ouzou.

Que dit la loi algérienne?

En 2016, l’Assemblée populaire nationale (APN) algérienne a adopté une nouvelle Constitution qui affirme dans son article 42 que «la liberté d'exercice du culte est garantie dans le respect de la loi».

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Dans ce cadre, la loi de 2006 fixant les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulmans interdit tout exercice du culte dans des lieux non destinés à cet effet. Elle précise également que les édifices destinés à l'exercice du culte sont soumis au recensement par l'État qui assure leur protection.

«L'exercice collectif du culte a lieu exclusivement dans des édifices destinés à cet effet, ouverts au public et identifiables de l'extérieur», dispose l'article 7 de la loi de 2006. Alors que l'article 8 de la même loi affirme que «les manifestations religieuses ont lieu dans des édifices, elles sont publiques et soumises à une déclaration préalable».

En juin 2018, lors de la fermeture de certains lieux de culte, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs de l’époque avait déclaré que «ce qui a été fermé, ce sont des établissements éducatifs, des logements ou des locaux commerciaux transformés, unilatéralement par certaines associations, en lieux de culte et non pas des églises au sens de la loi», avait rapporté l’Algérie Presse Service (APS). «Et ce, parallèlement à une recrudescence du courant évangéliste et des prolongements extérieurs sans respect des lois de la République», avait-il ajouté.

Qu’en est-il du culte catholique?

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En réponse à certaines organisations non gouvernementales (ONG), ayant dénoncé des manquements par les autorités algériennes à la liberté de culte, monseigneur Paul Desfarges, l'archevêque d'Alger, a déclaré dans un entretien accordé à l’APS que «la liberté de culte est garantie et assurée par la loi en vigueur dans le pays».

«Je m'exprime en ma qualité de responsable de l'Église catholique et j'affirme que le problème de la liberté de culte ne se pose pas en Algérie», a-t-il affirmé, ajoutant que «l'Église catholique en Algérie dispose de ses lieux de culte qui sont reconnus par la loi».

Concernant les informations d'atteinte à la liberté de conscience et de culte en Algérie, que des ONG ont rapportées évoquant la fermeture de certains lieux de culte et d'églises par les autorités, l'archevêque d'Alger a souligné que «cela concerne l'Église protestante évangélique et non l'Église catholique», soulignant que le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs «est disponible à trouver une solution à ce problème» car les autorités algériennes «ne veulent pas que cette situation persiste».

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