Un Afro-Américain raconte comment la police marocaine l’aurait arrêté, le prenant pour un migrant

Apparemment pris pour un migrant subsaharien, un Afro-Américain résidant au Maroc aurait été arrêté et déplacé avec un groupe de clandestins. Revenu dans la ville, il y aurait passé plusieurs mois durant lesquels son visa aurait expiré. La police aurait fini par prendre en considération ses arguments, sans pour autant donner sa version des faits.
Sputnik

Timothy Hucks, un Afro-Américain vivant à Rabat, au Maroc, aurait eu une surprenante mésaventure avec la police de la ville qui l’aurait pris pour un migrant subsaharien. Après un périple similaire à celui de n’importe quel clandestin arrêté dans le royaume chérifien, la police aurait fini par prendre en considération sa version des faits et aurait régularisé sa situation, chose pour laquelle Timothy Hucks l’a remerciée. Sur son compte Twitter, il a raconté les détails de ce qui lui serait arrivé.  

​Son arrestation aurait eu lieu le 21 mars 2019. «Vers 19h45, j’ai quitté mon appartement à Rabat pour acheter du vin avant la fermeture du magasin», a-t-il affirmé.

Sur le chemin, il aurait été abordé par deux policiers en civil qui l’auraient pris pour un migrant subsaharien. L’un des deux agents aurait alors commencé à le questionner sur son origine, ses papiers officiels et son lieu de résidence.

​«Il a commencé à poser des questions sur mon origine, mon lieu de résidence et mon passeport». Le jeune homme aurait précisé que malgré l’absence d’uniforme, cet homme «s’est finalement identifié en tant que policier». «Il a demandé où je vivais. J’ai dit Bab Chellah. Il a demandé où était mon passeport. J’ai dit à la maison. Il a demandé d’où je venais. J’ai dit USA. Et puis il a posé ces mêmes questions encore et encore», a-t-il ajouté, soulignant que «je lui ai montré mon permis. Il s’en fichait».

​N’ayant pas pris au sérieux ses réponses, les deux agents l’auraient arrêté et emmené au commissariat d’Agdal. Malgré son insistance à affirmer qu’il était Américain, Timothy Hucks affirme avoir été emmené avec un groupe de migrants subsahariens dans la ville de Beni Mellal, au sud de Rabat, où il aurait été abandonné. Suite à quoi il aurait pris un bus pour rentrer à Rabat, où il serait resté discret pendant quatre mois jusqu’à l’expiration de son visa.

​«À Rabat, le responsable du bureau a déclaré que je devais attendre jusqu’au 10 septembre pour une audience avec un juge et que je devais faire venir un avocat. Il m’a crié dessus et m’a renvoyé du bureau quatre fois sans accepter les nombreux documents», explique Timothy Hucks. L’ambassade a été «incapable» de l’aider, d’après son récit.

​Après de longs mois d’attente, la police marocaine aurait fini par prendre en compte sa version des faits et lui aurait délivré un nouveau visa. Il a remercié les autorités, ainsi que tous ceux qui l’avaient soutenu dans son épreuve.

La police marocaine n’a pas encore donné sa version des faits concernant ce témoignage qui n’engage que Timothy Hucks.

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