Pourquoi les jeunes marocains ont-ils une «forte adhésion» au nouveau service militaire?

Depuis le 19 août, des dizaines de milliers de jeunes marocains, garçons et filles âgés d’entre 18 et 25 ans, se rendent aux 17 centres de recrutement dans l’espoir d’être retenus pour passer le service militaire, d’une durée d’un an. Ils y voient une chance pour se former, voire une opportunité de faire carrière dans l’armée.
Sputnik

Contrairement à la controverse suscitée par la décision, en décembre 2018, du roi Mohammed VI de rétablir le service militaire, supprimé en 2006, beaucoup de jeunes marocains, garçons et filles, se ruent sur les 17 centres de recrutement répartis sur le territoire national. Victimes, pour la plupart, de décrochage scolaire ou touchés par le chômage, ces jeunes, âgés d’entre 18 et 25 ans, voient dans le service militaire une seconde chance pour réussir dans la vie, tout en servant leur pays.

​Au mois de juin, le ministère de l'Intérieur a fait état d'une «forte adhésion à l'opération de recensement» dans le pays en particulier chez les femmes, en dépit du fait que le service militaire est facultatif pour elles, ainsi que pour les binationaux. Alors qu’au mois de septembre seulement 15.000 jeunes seront enrôlés sous les drapeaux, les 17 centres de recrutement militaire accueillent, depuis lundi 19 août jusqu’à la fin du mois, 25.000 candidats.

Une seconde chance pour réussir

Interrogés par l’Agence France Presse (APS) à la base de Kenitra, plusieurs candidats au service national n’ont pas caché leur enthousiasme à l’idée de passer une année sous les drapeaux, exprimant également leur projet personnel futur à l’issue de cette expérience.

C’est le cas de Rajae, 23 ans. Après avoir quitté l'école, elle est devenue infirmière sans parvenir à trouver un emploi. Elle espère bénéficier, durant le service militaire, d'une formation en soins infirmiers pour «développer ses compétences» et pouvoir intégrer l'armée.

​Yassine a le même âge. Il veut lui aussi effectuer un service militaire en vue de rejoindre l'armée, là où «l'avenir est assuré et les prestations médicales gratuites», a-t-il confié, soulignant que, pour lui, le service militaire serait l’opportunité «d'améliorer sa situation et d'aider sa famille».

Pour sa part, Fatima Zahra a indiqué qu’elle avait quitté l'école avant le bac pour «travailler à l'usine», mais son emploi ne lui «donne pas satisfaction». Elle confie avoir peur, ajoutant que «nous ne sommes pas moins capables que les garçons».

​De nombreux jeunes ambitionnent d'intégrer la fonction publique, notamment l’armée, gage de sécurité de l'emploi. Dans ce cadre, le colonel Abdennasser Mezouri, commandant délégué à la place d'armes de Kenitra, a affirmé à l’AFP que «la priorité dans le recrutement dans l'armée sera à l'avenir donnée à ceux ayant effectué le service militaire».

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