Une troisième plainte a été déposée contre des policiers de la CSI 93, déjà dans le collimateur de la Justice pour deux interventions à Saint-Ouen le 9 août. Les faits qui ont conduit à l’ouverture de cette troisième enquête, confiée à l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), ont eu lieu le 30 mai dernier dans la cité Cordon, réputée pour le trafic de stupéfiants.
Dans un commentaire au Parisien, le jeune homme, auteur de la plainte, a déclaré avoir filmé sur son portable la scène lors de laquelle un policier aurait jeté de la drogue aux pieds d’un jeune qui ne voulait pas se soumettre à un contrôle d'identité. Selon lui, les faits sont survenus quelques jours avant la fin du ramadan. Le témoin affirme que son portable a été saisi.
Cependant d’autres jeunes de la cité assurent avoir réalisé des images de la scène et les avoir transmises à l’IGPN. Selon eux, il s’agit bien des membres de la CSI 93.
Le parquet de Bobigny a confirmé au quotidien qu'une enquête était en cours et qu’elle avait été confiée à l'IGPN. La procédure initiale pour trafic de stupéfiants a été classée sans suite.
Des actes de torture
Le 14 août, un jeune homme a déposé une plainte contre des policiers de CSI 93 pour «torture» et «actes de barbarie». Il a notamment accusé des policiers de l’avoir frappé à coups de pied et d’avoir utilisé un pistolet à impulsion électrique sur ses organes génitaux. L’enquête a été confiée à l’IGPN.
Une vidéo réalisé le 9 août montre un policier en civil asséner plusieurs coups au visage du jeune homme. Selon la Préfecture de police, ce dernier «s’est rebellé» ce qui a entraîné l’intervention de deux policiers et l’usage d’un taser.
Les mêmes policiers font l’objet d’une autre enquête dans une deuxième affaire survenue le même jour à Saint-Ouen. Selon deux témoins, ils avaient «amené deux jeunes dans un hall pour les frapper». Parallèlement, un policier de la CSI a déposé plainte contre ces deux jeunes en les accusant de violences volontaires. L'IGPN n'a pas été saisie de cette deuxième enquête.