Les appelés français envoyés en Algérie entre juillet 1962 et juillet 1964, soit durant la durée transitoire postindépendance pour assurer la sécurité conformément aux accords d’Évian avant le retrait total des forces françaises, vont finalement profiter des avantages de la carte d’ancien combattant. C’est le cas de Francis Pierré, qui s’est trouvé en Algérie de juillet 1963 à fin juin 1964. Il a découvert par hasard qu’il y avait droit depuis décembre 2018.
«C'est totalement par hasard que mon fils à découvert que j'avais droit à la carte d'ancien combattant depuis janvier dernier. Pourquoi n'a-t-on pas été informé», a-t-il déclaré au Parisien. «Et en plus ça n'est pas rétroactif, c'est vraiment scandaleux. Combien de gens vont finalement profiter de la mesure?», s’est-il interrogé.
La promesse de Macron
Avant l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, toutes les demandes d'extension du bénéfice de la carte à ces militaires avaient été rejetées. Le motif avancé était que «ce n'était plus en temps de guerre».
Le décret signé le 12 décembre par Geneviève Darrieussecq, pour concrétiser cette promesse électorale du candidat Macron, permet aux appelés ayant contribué au maintien de la sécurité en Algérie pendant au moins 120 jours après l'indépendance, le 5 juillet 1962, d'obtenir enfin la carte d'ancien combattant et, avec elle, la reconnaissance nationale.
Les avantages
Pour payer les retraites de ces anciens combattants, une enveloppe de 30 millions d'euros par an sera budgétée. Ainsi, ils ont le droit à la «retraite du combattant» qui s'élève à 751,40 euros par an et qui se cumule avec une pension de retraite professionnelle.
Ils bénéficient également d'une demi-part d'impôt sur le revenu à partir de 74 ans. Ils ont aussi accès aux services et aides sociales de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre. Enfin, ils ont droit à la constitution par capitalisation d'une retraite mutualiste majorée par l'État de 12 à 60% selon les cas.