Washington «fossoyeur du traité FNI», d’après Moscou

En réaction à la volonté exprimée par les États-Unis, sortis du traité FNI, de déployer de nouveaux missiles en Asie, Moscou appelle Washington à renoncer à ce projet, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères. Dans le cas contraire, la Russie pourrait prendre des mesures afin d’éliminer la menace.
Sputnik

Comme les États-Unis, sortis du traité FNI, veulent déployer de nouveaux missiles en Asie «le plus tôt possible», selon le nouveau chef du Pentagone Mark Esper, la Russie demande aux États-Unis de ne pas réaliser ce projet, a affirmé le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.

Le diplomate russe a rappelé les déclarations de Vladimir Poutine sur ce que la Russie n’envisageait pas de déployer des missiles à courte portée et à portée intermédiaire en Europe et dans d’autres régions avant que des armes états-uniennes de ce type n’y apparaissent.

Si les États-Unis persistent dans leur idée, Moscou réagira afin de contrecarrer la menace pour le pays, a ajouté M.Riabkov.

«Le fossoyeur du traité FNI»

Selon lui, Washington est devenu un «fossoyeur du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire FNI», parce qu’il a lancé et mené à son terme la procédure de sortie unilatérale du traité. La Russie a toujours plaidé en faveur de la conservation du traité, a rappelé le vice-ministre.

«C’est pourquoi, il est complètement faux d’affirmer, comme le font certains officiels étrangers et des médias, que notre pays a quitté le traité lui aussi et qu’il partage la responsabilité avec les Américains», a-t-il souligné.

Moscou continue à s’affirmer en faveur de la prolongation d’un dialogue constructif avec Washington pour les questions de la stabilité stratégique, toujours d’après le vice-ministre.

Le risque d’une nouvelle course aux armements a fortement augmenté après l’abandon du traité FNI, a affirmé M.Riabkov.

La fin du traité

Le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) a pris officiellement fin le 2 août «à l'initiative des États-Unis», a indiqué un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

Le 1er février, les États-Unis avaient lancé la procédure de retrait de cet accord bilatéral, après avoir accusé la Russie, sans preuve, de fabrication du missile 9M729 dont la portée peut aller jusqu’à 2.500 kilomètres, selon leurs sources. Moscou juge que les accusations de Washington sont infondées, et souligne que le missile 9M729 n'a pas été conçu pour, ni testé à une distance supérieure aux limitations établies.

En réponse au retrait unilatéral des États-Unis, la Russie a suspendu, elle aussi, sa participation au traité, a annoncé le Président russe.

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