En dépit de mesures strictes prises par le gouvernement tanzanien au cours de ces dernières années, les adultes et les enfants atteintes d'albinisme sont toujours tués et mutilés dans le pays, où ils sont considérés comme des fantômes. Les guérisseurs transforment des parties de leur corps en pommades ou en amulettes censées apporter bonheur et réussite matérielle.
Mise en vente de parties du corps
Selon un rapport édifié en 2014par une experte de l’Onu, les attaques contre les albinos deviennent plus fréquentes à l’approche des élections, lors desquelles des candidats recourent à la sorcellerie pour remporter les scrutins. Ces derniers sont convaincus qu’il suffit d’arracher un membre à un albinos pour remporter le vote.
La sorcellerie officiellement interdite
La répétition des attaques visant les albinos a conduit les autorités à interdire officiellement la sorcellerie, en janvier 2015. Dans le même temps, une opération baptisée «En finir avec les meurtres d’albinos» a été lancée dans les provinces du nord, les plus touchées. Or, des observateurs estiment que ces mesurent sont insuffisantes pour endiguer les croyances occultes et les pratiques criminelles qui y sont liées.
Dû à des facteurs génétiques, l’albinisme se caractérise par une absence totale de pigmentation de la peau, du système pileux et de l’iris des yeux. Alors qu’en Occident, seule une personne sur 20.000 est concernée, en Tanzanie, cet indice est d’une sur 1.400. D’après des associations regroupant des albinos, le pays en compte plus de 100.000.