Le Président américain a annoncé qu'il avait chargé le département d'État d'étudier la situation relative à l'expropriation et aux meurtres de fermiers blancs en Afrique du Sud.
I have asked Secretary of State @SecPompeo to closely study the South Africa land and farm seizures and expropriations and the large scale killing of farmers. “South African Government is now seizing land from white farmers.” @TuckerCarlson @FoxNews
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 23 августа 2018 г.
«J'ai demandé au secrétaire d'État Pompeo d'étudier de près les saisies et les expropriations de terres et d'exploitations agricoles en Afrique du Sud et le massacre à grande échelle des agriculteurs», a-t-il twitté.
Le Président américain a cité en guise de référence un programme de Fox News évoquant les saisies des terres de fermiers blancs par le gouvernement sud-africain.
Mais les propos de Donald Trump ne sont pas restés sans réaction du côté sud-africain. Si le porte-parole du Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, s'est contenté de noter que Donald Trump était mal informé, le gouvernement lui s'est montré plus catégorique.
South Africa totally rejects this narrow perception which only seeks to divide our nation and reminds us of our colonial past. #landexpropriation @realDonaldTrump @PresidencyZA
— South African Government (@GovernmentZA) 23 августа 2018 г.
«L'Afrique du Sud rejette totalement cette perception étroite qui ne cherche qu'à diviser notre nation et nous rappelle notre passé colonial», s'est indigné le gouvernement via Twitter, ajoutant qu'il allait accélérer la réforme agraire.
La ministre sud-africaine des Relations internationales, Lindiwe Sisulu, a déclaré qu'il était regrettable que le tweet du Président américain soit «basé sur de fausses informations».
En Afrique du Sud, une minorité blanche possède la majeure partie des terres. Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, avait précédemment déclaré qu'il comptait amender la Constitution pour y faire entrer le principe d'expropriation de fermiers blancs sans compensation.
L'expropriation et les meurtres de fermiers blancs ont lieu régulièrement en Afrique du Sud depuis l'abolition de l'apartheid au début des années 1990. Les violences contre les fermiers, essentiellement blancs, ont trouvé écho dans des documentaires et des œuvres littéraires, notamment dans le roman de John Maxwell Coetzee, Disgrâce, qui a reçu le prestigieux prix Booker en 1999.
Selon la police sud-africaine, en 2017 638 attaques contre des fermes ont été recensées, soit une augmentation de 25% par rapport à 2016. Toujours en 2017, 74 fermiers, Blancs pour la plupart, ont été tués. Plus récemment, 15 fermiers, dont 8 Blancs, ont été tués entre janvier et mars 2018.
Cependant, de nombreux Boers, descendants des colons hollandais, ne font pas confiance au gouvernement, cherchant plutôt à obtenir l'asile à l'étranger et à fuir une vague de violence et d'hostilité qui est, selon eux, alimentée par le gouvernement.
Le mois dernier, le ministre australien des Affaires intérieures, Peter Dutton, a appelé à fournir des visas d'urgence pour les fermiers blancs d'Afrique du Sud menacés de persécution
Les Boers envisagent également la Russie en qualité de leur refuge éventuel. Début juillet, une délégation composée d'une trentaine de familles agricoles sud-africaines s'était rendue dans la région de Stavropol pour évaluer les opportunités d'un déménagement définitif.
«Les terrains des fermiers blancs sont quotidiennement attaqués par des bandits. Des meurtres de Boers sont rapportés constamment dans différentes régions du pays», a raconté à Sputnik le chef de la délégation, Jan Slebus.