L’Algérie veut remplacer le français dans la recherche scientifique par l’anglais

Le ministre algérien de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a ordonné à toutes les institutions de recherche scientifique en Algérie de consolider l’utilisation de l’anglais dans leurs activités. Depuis l’indépendance de ce pays en 1962, le français est la langue dominante dans les universités algériennes.
Sputnik

Après l’idée polémique d’un sondage sur le remplacement de la langue française par la langue anglaise dans les universités algériennes, Tayeb Bouzid, le ministre algérien de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a affirmé, le 8 juillet à Constantine, la volonté de son ministère de consolider l’utilisation de l’anglais dans les recherches scientifiques. Lors d’une visite à l’université des frères Mentouri, il a affirmé que «le français ne vous mène nulle part!».

«Le ministère de l'Enseignement supérieur œuvre à mettre en place les mécanismes nécessaires dans le cadre des commissions pédagogiques des universités pour consolider l’utilisation de l’anglais dans la recherche», a-t-il déclaré devant la presse, selon l’Algérie Presse Service (APS).

En Algérie, «la contre-révolution peut venir de là où on ne l'attend pas»
Sur la même lancée, le responsable a souligné que «l’adoption de l’anglais dans la recherche permet une meilleure visibilité des travaux des chercheurs». Il a également soutenu que cette démarche, qui appuie l’étape de la validation de la recherche, est «un passage indispensable qui transforme l’expérience accomplie au laboratoire en fait scientifique».

Lors d’une autre conférence de presse à l’hôtel militaire de Constantine, tout en expliquant que l’anglais était une langue internationale, le ministre a souligné que sa décision était une réponse «à la demande des étudiants, qui veulent que leurs diplômes soient reconnus à l’étranger, au Japon à titre d’exemple», a rapporté le journal El Watan.

Après l’arrestation de manifestants, la révolution populaire est-elle en danger en Algérie?
Indiquant que les premiers résultats du sondage donnaient un «oui» majoritaire pour l’anglais, M.Bouzid a déclaré «que nous avons deux langues nationales [l’arabe et le tamazight, ndlr], pourquoi s’exprimer avec une langue étrangère?». «L’anglais ne sera utilisé que pour la recherche scientifique et ne va pas remplacer définitivement le français», a-t-il ajouté, précisant que «cela se fera progressivement», selon la même source.

Soulignant que la langue anglaise était également la langue des revues scientifiques, le ministre a encouragé l’ouverture d’un dialogue entre académiciens et étudiants pour œuvrer à adopter l’anglais dans la recherche scientifique.

Discuter