Le lundi 1er juillet, au Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM), Anass Doukkali, le ministre marocain de la Santé, a présidé au lancement de la campagne nationale de lutte contre les piqûres et envenimations scorpioniques (PES) et de morsures de serpents. L’objectif de cette opération est la sensibilisation de la population aux risques de ce fléau, notamment en période estivale.
«Au Maroc, environ 30.000 cas de piqûres et d'envenimations scorpioniques et 350 victimes de morsures de serpents sont recensés chaque année dans le royaume par le Centre national antipoison et de pharmacovigilance», a déclaré le ministre devant la presse, lors de la séance de lancement de la campagne. «La stratégie nationale de lutte contre les envenimations a permis de réduire nettement la létalité liée aux PES de 2,37% en 1999 à 0,18% en 2018 ainsi que la létalité par morsures de serpents de 8,9% en 2011 à 1,7% en 2018», a-t-il indiqué.
Dans le même sens, le responsable a affirmé: «nous ne disposons plus de sérum contre les piqûres de scorpion depuis 2000, car il s’est avéré inefficace. Nous ne comptons que sur les médicaments pour faire face aux symptômes». «Si la situation devient alarmante, le patient est dirigé vers les urgences où il est suivi jusqu'à ce que son état se stabilise», a-t-il soutenu.
Pour sa part, la directrice du CAPM, Rachida Soulaymani Bencheikh, a fait savoir que le royaume chérifien a réussi à réduire considérablement le nombre de décès lié aux piqûres scorpioniques et aux morsures de serpents. À cet égard, elle a souligné l'importance de la collaboration multisectorielle avec les collectivités locales, notamment les secteurs de l’enseignement et de l'agriculture, pour parer à ce fléau qui frappe particulièrement les populations vulnérables.
La campagne lancée par le ministère de la Santé s'articule autour de trois axes: les mesures visant à réduire les risques de blessures et les problèmes environnementaux, celles relatives au comportement de la population et aux interventions des professionnels de santé, et enfin l’amélioration de la prise en charge des victimes et de la coordination intersectorielle.
Chaque année, selon le CAPM, près de 170 personnes meurent de différentes intoxications, dont 50 de piqûres de scorpions et 8 à cause de serpents. Ces attaques surviennent dans 70% des cas au domicile des victimes, indique la même source.