Haftar ordonne d'attaquer les navires et intérêts turcs en Libye

Accusant Ankara de soutenir ses rivaux loyaux au Gouvernement d'union nationale (GNA), le maréchal Khalifa Haftar a déclaré que les sites stratégiques turcs situés sur le sol libyen «étaient considérés comme des cibles légitimes par les forces armées».
Sputnik

Le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est de la Libye, a ordonné à ses forces de prendre pour cibles les navires et intérêts turcs et d'interdire les vols depuis et vers la Turquie, a annoncé vendredi soir son porte-parole.

Les troupes du maréchal Haftar, lancées depuis près de trois mois à la conquête de Tripoli, accusent la Turquie de soutenir leurs rivaux loyaux au Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et basé dans la capitale libyenne.

Des «ordres ont été donnés aux forces aériennes pour prendre pour cible les navires et embarcations turcs dans les eaux territoriales libyennes», a déclaré le général Ahmad al-Mesmari, qui lisait un communiqué.

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«Les sites stratégiques turcs, les compagnies et les projets appartenant à l'État turc (en Libye) sont considérés comme des cibles légitimes par les forces armées».

«Tout ressortissant turc sur les territoires libyens sera arrêté» et «tous les vols depuis et vers la Turquie seront interdits», a-t-il ajouté, cité par l'AFP.

Des compagnies libyennes assurent des liaisons avec la Turquie depuis les aéroports de Tripoli et Misrata (ouest).

M. Mesmari n'a pas expliqué comment l'interdiction des vols pourrait s'appliquer dans une zone qui n'est pas sous le contrôle des forces de Haftar.

Il a accusé Ankara d'intervenir «dans la bataille de façon directe: avec ses soldats, ses avions et ses navires par la mer». Selon lui, des approvisionnements en armes et munitions arrivent directement aux forces du GNA via la Méditerranée.

Le porte-parole a accusé par ailleurs la Turquie d'avoir aidé les forces du GNA à s'emparer de la ville de Gharyan, principale base arrière des forces de Hatar, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tripoli.

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Le maréchal Haftar a perdu mercredi 26 juin cette ville dont il avait fait son centre d'opérations et d'où il était parti le 4 avril à la conquête de la capitale libyenne, à plus de 1.000 km de son bastion de Benghazi (est).

Les deux camps rivaux s'accusent mutuellement de recourir à des mercenaires étrangers et de profiter du soutien militaire de puissances étrangères.

Haftar bénéficie notamment de l'appui des Émirats arabes unis et de l'Égypte, et accuse la Turquie et le Qatar de soutenir ses rivaux.

La Turquie maintient de bonnes relations avec le GNA. Elle est un des rares pays à avoir rouvert son ambassade à Tripoli depuis la fermeture des représentations diplomatiques en 2014 en raison des violences.

Les vols de Turkish Airlines vers ce pays sont interrompus en janvier 2015 «pour des raisons de sécurité».

Les deux pays entretiennent par ailleurs de bonnes relations commerciales. Des entreprises turques avaient remporté du temps du dirigeant Mouammar Kadhafi plusieurs contrats en Libye, notamment dans les domaines des services, des infrastructures, de l'immobilier et des hydrocarbures.

Mais la majorité de ces groupes ainsi que leurs salariés turcs ont quitté le pays lors de la révolte de 2011 qui a renversé le régime Kadhafi, ou en 2014 après une flambée des violences.

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