Le Président de la République a rappelé mercredi 22 mai que l'approvisionnement illégal en armes de la Libye était une violation de l'embargo décrété par l'Onu, a annoncé Reuters se référant à l'Élysée.
Lors d'une rencontre avec Emmanuel Macron à Paris, le maréchal libyen Khalifa Haftar a déclaré que les conditions n'étaient «pas réunies» pour un cessez-le-feu autour de Tripoli. Il a toutefois reconnu qu'une reprise d'un dialogue politique serait nécessaire pour sortir de la crise, a informé l'Élysée.
«La défiance qu'on connaît entre les acteurs libyens est plus forte que jamais aujourd'hui», a souligné une source à la présidence française à l'issue de l'entretien.
Le Président de la République a pour sa part demandé à Khalifa Haftar, commandant de l'Armée nationale libyenne (ANL), à ce que les hostilités cessent «le plus tôt possible», selon la même source.
En ce qui concerne le cessez-le-feu, Khalifa Haftar «considère que le GNA (le Gouvernement d'union nationale de Fayez el-Sarraj reconnu par la communauté internationale, ndlr) est entièrement phagocyté par les milices et que ce n'est pas à lui de négocier avec les représentants de ces milices», a indiqué cette source.
Par ailleurs, Khalifa Haftar a assuré Emmanuel Macron que ni lui ni son armée ne récupéraient les ressources financières issues du pétrole dans l'est, a ajouté l'Élysée. Ce dernier a également exprimé ses «préoccupations» au sujet de la «recrudescence des actions de groupes armés» dans le sud de la Libye, à la frontière avec le Niger et le Tchad.
Le maréchal Khalifa Haftar a ordonné le 4 avril à l'ANL de lancer une attaque contre Tripoli afin de libérer la ville «des terroristes». Le lendemain, l'Armée a atteint les banlieues de la capitale et pris le contrôle de l'aéroport international.
Le 20 avril, les forces loyales au GNA ont annoncé avoir lancé une contre-attaque au sud de Tripoli, où les combats ont redoublé d'intensité.