La taille de la météorite de la Toungouska et le nombre de ses victimes calculés par la NASA

De récentes simulations informatiques de la NASA indiquent que la météorite de la Toungouska était «relativement grande», et l'analyse des récits des témoins indique «qu'une trentaine de personnes» se trouvaient dans sa zone de sa chute, estiment les chercheurs.
Sputnik

«Sur toute la période d'existence de l'humanité, nous n'avons réussi à suivre qu'un nombre extrêmement réduit de grandes météorites. C'est pourquoi nous ignorons comment les astéroïdes se désintègrent dans l'atmosphère et quelles destructions ils peuvent causer. La chute de la météorite de Tcheliabinsk et les nouvelles méthodes de calcul ont permis d'approfondir nos connaissances sur leur comportement», déclare Lorien Wheeler du centre de recherche Ames de la NASA. Le phénomène a été expliqué par les chercheurs de l'agence spatiale américaine et leurs confrères russes dans la revue Icarus. 

Fin juin, cela fera exactement 111 ans que la météorite de la Toungouska s'est écrasée dans une zone reculée de la Sibérie, anéantissant une énorme partie de la forêt - comparable à la superficie de Hong Kong. Cela reste la plus grande catastrophe naturelle provoquée par une météorite à avoir été suivie en détail.

La chute de la météorite de Tcheliabinsk en février 2013 a rappelé au public et aux chercheurs la météorite de la Toungouska, et a relancé les analyses de sa chute. Ces informations, d'après les planétologues, sont cruciales pour évaluer la fréquence avec laquelle de tels corps célestes tombent sur notre planète.

Étant donné que la météorite de la Toungouska n'a pas été surveillée de près, les astronomes n'ont pu évaluer sa taille et localiser son origine supposée que de manière approximative. Mais, précise Lorien Wheeler, les technologies informatiques modernes permettent de remédier à ce problème.

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En s'appuyant sur les récits des témoins, l'ampleur des destructions et l'absence de cratère, les chercheurs de la NASA ont créé une simulation des événements de la Toungouska et ont calculé 50 millions de scénarios possibles. Ces calculs étaient basés sur l'une des dernières simulations mathématiques décrivant avec réalisme comment les météorites se désintègrent et brûlent dans l'atmosphère.

Les astronomes ont ainsi réussi à calculer la puissance approximative de l'explosion, la vitesse de déplacement de l'astéroïde, sa taille, sa masse et sa densité. Il s'avère que la météorite de la Toungouska était plus grande qu'on ne le supposait: elle était d'environ 75 mètres de diamètre, et la puissance de son explosion était proche de celle des plus puissantes bombes thermonucléaires soviétiques et américaines - plus de 20 mégatonnes.

La météorite s'est très probablement désintégrée et a explosé à une altitude entre 12 et 17 km, par conséquent le diamètre de la zone d'impact s'étend sur 5 à 12 km. De tels événements se produisent rarement, mais, selon Lorien Wheeler et ses collègues, cette rareté est largement compensée par leur potentiel destructeur.

D'après les chercheurs de l'Institut américain SETI et leurs confrères russes de l'Institut d'astronomie et de l'Institut de la dynamique des géosphères affiliés à l'Académie des sciences de Russie, dans le cas de la météorite de la Toungouska l'humanité a eu de la chance: elle est tombée dans une région relativement déserte de l'Empire russe.

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Sachant qu'ils ont réussi à évaluer le nombre probable de victimes de cet astéroïde. Pour cela, les spécialistes ont analysé tous les enregistrements des témoignages, notamment des éleveurs locaux de cerfs, recueillis par les chercheurs soviétiques.

Plus de 700 récits ont été examinés, mentionnant les noms de presque 2.000 habitants de cette région de la Sibérie orientale. D'après les scientifiques, seulement une trentaine de personnes se trouvaient dans la zone d'impact.

Selon les témoins, beaucoup ont perdu connaissance et ont été sérieusement blessés, au moins trois personnes ont été tuées par l'explosion de l'astéroïde ou dans les jours qui ont suivi. Leur mort a été causée soit par l'onde de choc, soit par des brûlures infligées lors de la chute du corps céleste et des incendies de forêt.

Les spécialistes russes et américains espèrent que ces calculs et observations permettront de mieux comprendre la menace représentée par les petites astéroïdes pour la civilisation dans l'ensemble et pour les villes, ainsi que les méthodes pour s'en protéger. 

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