Étrillé par Macron, le Spitzenkandidat du PPE Weber évoque des «conséquences dévastatrices» pour l’UE

Sans citer directement Emmanuel Macron, Manfred Weber, prétendant du Parti populaire européen à la présidence de la Commission européenne , critique les tentatives de suppression du Spitzenkandidat (tête de liste, en français) ce qui, selon lui, pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour la démocratie européenne.
Sputnik

L’Allemand Manfred Weber, chef du groupe Parti populaire européen (PPE), a mis en garde certains dirigeants, dont Emmanuel Macron, contre toute tentative pour lui bloquer la route vers le poste de président de la Commission européenne.

Selon lui, après que le PPE a obtenu aux dernières élections européennes 182 sièges, devenant ainsi «la force la plus puissante» du Parlement, il est légitime et conforme au principe de Spitzenkandidat d’être proposé par les États membres pour présider la Commission européenne, a-t-il fait savoir dans une tribune publiée par Die Welt.

Nathalie Loiseau prête à «payer cash» après ses propos désobligeants au Parlement européen

«Certains membres du Conseil européen veulent supprimer le principe de Spitzenkandidat, à savoir que seul un candidat qui s'est présenté avant l'élection peut devenir président de la Commission», souligne-t-il.

Si cela se produit, poursuit M.Weber, les résultats de l'élection n’auront plus d’importance et l'augmentation massive du taux de participation n’aura plus aucun rôle à jouer.

«La transparence et la démocratie seraient une chose du passé. L'UE est sur le point de revenir à un processus décisionnel se déroulant en coulisse. La frustration des électeurs est prévisible. Les conséquences pour la démocratie européenne, pour l'UE dans son ensemble, seraient dévastatrices», a-t-il ajouté.

Rappelons que le principe de Spitzenkandidat, inauguré en 2014 et ayant mené alors à la désignation de Jean-Claude Juncker, prévoit que chaque parti politique européen présente une tête de liste pour les élections européennes, et que la tête de liste dont le parti obtient la majorité des voix des électeurs, doit être proposée par les États membres pour présider la Commission européenne.

La Commission européenne tient son débat présidentiel à Bruxelles

Lors du dîner du jeudi 20 juin à Bruxelles, les 28 chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne ne sont pas parvenus à un accord concernant les nominations aux grands postes européens.

Emmanuel Macron, opposé à la nomination de Manfred Weber, ne s’est pas dit surpris lorsque les chefs des groupes socialiste et centriste du Parlement européen ont annoncé qu’ils ne soutiendraient pas la candidature de l’Allemand en cas de vote.

«J’ai toujours eu une expression claire sur le sujet, ce qui se passe ne m’étonne pas plus que ça», a-t-il déclaré.

Cité par Le Monde, l’entourage du Président français a expliqué que «le profil de M.Weber ne correspond pas à l’expérience nécessaire qu’on doit avoir pour la présidence de la Commission».

Discuter