Facebook a accepté de transmettre à la justice française les adresses IP des utilisateurs français proférant des messages de haine sur sa plateforme, a annoncé le secrétaire d’État au Numérique, Cédric O, dans une interview accordée à l’agence de presse Reuters.
«C’est une grande nouvelle, cela signifie que le processus judiciaire va pouvoir fonctionner normalement, a-t-il indiqué. C'est vraiment très important, ils ne le font que pour la France.»
Cédric O a rappelé dans ce contexte qu’il avait été en contact sur la question avec Nick Clegg, vice-président de la société et ancien vice-Premier ministre britannique, et a souligné que la décision de Facebook était le résultat d'un dialogue entre le géant de l'Internet et l'administration française.
Jusqu'ici, le géant américain avait coopéré avec la justice française dans le domaine des données d’identification uniquement sur des dossiers relevant du terrorisme ou de la pédopornographie.
La décision de Facebook intervient après une série de rencontres entre son fondateur, Mark Zuckerberg, et Emmanuel Macron.
Une proposition de loi «visant à lutter contre la haine sur Internet» a été déposée le 20 mars à l'Assemblée nationale. Selon le texte, les réseaux sociaux et plateformes Internet devront retirer «tout contenu comportant manifestement une incitation à la haine ou une injure discriminatoire à raison de la race, de la religion, du sexe, de l'orientation sexuelle ou du handicap».
Les réseaux sociaux sont souvent accusés de ne pas retirer rapidement certaines publications choquantes. Ainsi, Facebook avait été violemment critiqué après la tuerie de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, le tireur ayant diffusé l'attaque en direct sur le réseau.