Des milliers de manifestants au Maroc contre le «congrès de la honte» à Bahreïn

La capitale marocaine a été dimanche 23 juin le lieu d’une manifestation rassemblant des milliers de personnes venues pour dénoncer la conférence de Bahreïn, co-organisée par Washington et qui doit se pencher sur le volet économique du plan américain pour le Proche-Orient.
Sputnik

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Rabat pour protester contre la conférence de Bahreïn, co-organisée par les États-Unis.

La conférence doit se pencher sur le volet économique du plan américain pour le Proche-Orient, ceci en l'absence des Palestiniens.

La «Marche du peuple marocain contre le congrès de la honte» était organisée à l'appel de l'Association marocaine de soutien au peuple palestinien (gauche panarabe) avec des appuis divers, allant du puissant mouvement islamiste Al Adl Wal Ihsane au Parti de la justice et du développement (PJD), qui dirige la coalition gouvernementale, en passant par la Fédération de la gauche démocratique (FGD) et l'Istiqlal (centre-droit).

Slogans

Les Israéliens visitent le Maroc en masse malgré l’absence de relations diplomatiques
«Mort à Israël», «Mort aux États-Unis», ont crié des manifestants, qui ont brûlé un drapeau israélien à proximité du parlement.

D'autres slogans visaient les «régimes arabes traitres», tandis que des banderoles affirmaient: «Le peuple marocain refuse toute participation au congrès de Bahreïn».

Ce refus d'une «participation du Maroc», «à quelque niveau que ce soit», figure dans la déclaration finale des organisateurs. Un sit-in est prévu mardi à Casablanca, jour d'ouverture de la conférence de Manama.

Pour Mohamed Zouitene, député du PJD, la réunion de Bahreïn «viole les droits du peuple palestinien»: droit de retour des réfugiés et droit de bâtir son État avec Jérusalem-Est comme capitale.

Le manifestant Abderrahim, 25 ans, cité par l’AFP, estime lui que «si le Maroc participe à la conférence de Bahreïn», cela «ne représentera pas le peuple marocain».

La Maison-Blanche a indiqué la semaine dernière que le Maroc serait présent à la conférence prévue mardi et mercredi. Mais, jusque-là, le royaume n'a ni confirmé ni infirmé cette information.

Le volet économique du plan américain

Le volet économique états-unien prévoit de lever plus de 50 milliards de dollars pour les Palestiniens au cours de la prochaine décennie et de transformer leur économie en créant plus d'un million d'emplois.

L'Autorité palestinienne boycotte la conférence en estimant que l'administration Trump, qui affiche son plein soutien à Israël, cherche à acheter les Palestiniens et à les priver d'un État indépendant. Du côté des pays arabes, l'Arabie saoudite prévoit d'envoyer son ministre de l'Économie tandis que les Émirats arabes unis y dépêcheront une délégation.

L'Égypte et la Jordanie, seuls pays arabes à avoir signé un accord de paix avec Israël, enverront des responsables de leur ministère des Finances.

En préparation du rendez-vous, le gendre du Président américain, Jared Kushner, s'est déplacé fin mai au Maroc, en Jordanie et en Israël. Cette visite a été l'occasion pour Rabat de répéter ses positions: pas de solution sans la reconnaissance de deux États ayant l'un et l'autre Jérusalem comme capitale, selon le ministère marocain des Affaires étrangères.

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