Adopter le projet de résolution en Suisse interdisant l’exportation des lanceurs de balles de défense (LBD) vers la France, qu’il avait proposé en mai, sera «difficile», a expliqué à Sputnik Guy Mettan, député du Grand conseil du canton de Genève.
«Ça sera difficile […] parce que les procédures législatives en Suisse sont très très longues […] et il faut être sûr d’obtenir une majorité parlementaire en faveur de la résolution, ce qui est loin d’être certain», a-t-il indiqué. Et d’ajouter:
L’interlocuteur de Spuntik a également évoqué le sujet des sanctions antirusses. D’après lui, la Suisse ne suivra pas l’exemple des autres pays européens ayant pris des mesures restrictives contre la Russie. Et il en a fourni une explication.
«Parce que la Suisse, dans sa politique étrangère, applique les sanctions seulement si elles sont validées par les Nations unies, parce que ce sont les Nations unies qui dictent le droit international. Donc la Suisse, à moins de déroger à cette règle, n’appliquera pas les sanctions prises unilatéralement contre tel ou tel pays. Il faut qu’il soit validé par les Nations unies ce qui n’est pas le cas des sanctions contre la Russie.»
«Je suis un fervent défenseur de la neutralité suisse, et je pense que la Suisse pourrait être un petit peu audacieuse et contribuer à ce qu’on lève les sanctions contre la Russie parce qu’elles ne sont pas justifiées. Quoi qu’on dise, par exemple, dans le cas de la Crimée, elles ne sont pas justifiées parce qu’on n’a pas fait la même chose lors de l’indépendance autoproclamée du Kosovo, donc on ne peut pas appliquer une règle dans un cas puis pas dans l’autre. Ici, le cas est similaire, donc il y a une légère contradiction», a-t-il résumé.
Le 27 mai, Guy Mettan a déposé un projet de résolution interdisant l'exportation des LBD vers la France. Il a justifié cette initiative par la manifestation des Gilets jaunes en février devant le siège de l'Onu. Selon l'ordonnance suisse sur le matériel de guerre adoptée en 1998, l'exportation des armes peut être interdite «s'il y a de forts risques que, dans le pays de destination, le matériel de guerre à exporter soit utilisé contre la population civile».