Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), sur les 100 espèces de légumes fournissant 90% de la nourriture dans 146 pays, 71 dépendent de la pollinisation par les abeilles. Environ 80% des espèces de plantes et d'arbres sont fertilisées par des insectes, notamment les abeilles. La disparition de ces dernières est ainsi une menace pour la sécurité alimentaire de l'humanité.
«Ces dernières années, on a perdu jusqu’à 40% des ruches», concède le spécialiste. «En France, alors qu’on produisait 25.000 tonnes de miel, aujourd'hui on n’en produit que 10.000 ou 17.000, et on est obligé d’importer entre les deux tiers et les trois quarts de la consommation», a-t-il ajouté.
«Le facteur humain est très important. Mais on oublie souvent qu’il y a aussi beaucoup d’autres facteurs qui sont à regarder», souligne l’expert. Il est probable que ce processus soit dû aussi aux parasites qui affaiblissent les abeilles, dit-il.
«Pratiquement toutes les plantes ont besoin des insectes pollinisateurs dont les abeilles», raconte M.Soviche. Si les abeilles meurent, le rendement des légumes, des arbres fruitiers, et d’un certain nombre de grandes cultures comme le tournesol, la moutarde ou le colza sera menacé, explique-t-il. En revanche, «quand vous mettez deux ruches dans un champ de colza, vous gagnez 15% de rendement en plus», a-t-il fait savoir.
«À mon avis, il y a aussi un gros travail à faire au niveau de la génétique des abeilles» pour les rendre plus fortes. En outre, il faut faire en sorte que les abeilles puissent se nourrir tout le temps. Il faut donc «une flore naturelle qui leur permet de se développer».
«Il faut aussi conserver un milieu le plus naturel possible pour que les abeilles aient de quoi se nourrir et boire», par exemple, il faut veiller à ce qu’il y ait toujours des mares d'eau qu’elles pourraient utiliser au lieu d’aller chercher de l’eau dans des piscines domestiques, explique aussi l’apiculteur.