L’Irak servira-t-il de tête de pont pour une opération états-unienne contre l’Iran?

Après le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, la tension entre Washington et Téhéran ne cesse de monter. Les Américains ont mis en état d’alerte leurs militaires en Irak et envoyé le porte-avions USS Abraham Lincoln ainsi qu’une flotte de bombardiers dans le Golfe. Sputnik en a discuté avec un politologue iranien.
Sputnik

Bagdad ne permettra tout simplement pas aux Américains de transformer l'Irak en tête de pont pour une opération contre l'Iran, a déclaré à Sputnik Sabah Zangane, ex-ambassadeur iranien à l'Organisation de la coopération islamique (OCI), commentant le déploiement militaire états-unien dans la région.

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«Les relations entre l'Iran et l'Irak ne permettent pas l'usage du territoire irakien pour une attaque militaire contre l'Iran. Le peuple irakien répondra comme il se doit aux visées des Américains. L'Iran a des liens au sein du gouvernement de l'Irak, et le peuple irakien soutient la République islamique», a poursuivi M.Zangane, grand spécialiste des problèmes du monde arabe.

Et de rappeler qu'il y avait toujours en Irak des instructeurs militaires iraniens qui aidaient les forces armées d'Irak à combattre Daech*.

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«Il n'y a pas en Irak de forces qui soutiennent les visées belliqueuses américaines contre l'Iran», a relevé l'expert.

Selon ce dernier, l'Iran et l'Irak progressent même vers une alliance beaucoup plus étroite et ce, pas uniquement sur une base religieuse.

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«À présent, les États-Unis mènent une guerre psychologique contre l'Iran. Une guerre ouverte ne profiterait pas à l'Amérique pour deux raisons. Tout d'abord, il ne reste qu'un peu plus d'une année avant l'élection présidentielle américaine et déclencher maintenant une guerre signifierait commettre un suicide politique et infliger un immense détriment tant aux États-Unis eux-mêmes qu'à l'ensemble de la communauté internationale. Et ensuite, Washington a fait part à plusieurs reprises de son souhait de se désengager au Proche-Orient pour se concentrer plutôt sur l'Extrême-Orient», a résumé le spécialiste.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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