Influence française, pour le moins «médiatique» et «culturelle», sur la crise en Algérie?

L’ambassadeur de France à Alger a réfuté les allégations portées par des médias algériens qui accusent la France d’ingérence dans la crise politique du pays. Dans un entretien à Sputnik, le directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques à Genève, Riadh Sidaoui, a pointé les domaines où il pourrait y avoir ingérence française.
Sputnik

La polémique enfle entre Alger et Paris concernant une présumée ingérence française dans la crise politique en cours en Algérie. Dans une déclaration à la presse, Xavier Diriencourt, ambassadeur de France à Alger, a réfuté cette accusation, affirmant que Paris suivait «avec beaucoup de respect» la situation dans ce pays d'Afrique du Nord.

Le politologue tunisien Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques et sociales (CARAPS) à Genève, a exprimé son opinion sur le sujet.

Il a souligné que «bien qu’il n’y ait pas de faits apparents d’ingérence de la France dans le processus politique en cours en Algérie, il n’en demeure pas moins qu’il y a des influences médiatiques et culturelles avérées».

Et d’expliquer que «la France a formé beaucoup d’élites algériennes, ce qui fait qu’il y a toujours une nostalgie à la langue et à la culture françaises». «Certaines de ces élites ont été nommées dans différents gouvernements par l’ex-Président Abdelaziz Bouteflika».

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D’après l’expert, «ces élites sont tout le temps, et ce depuis la guerre de libération nationale, en conflit avec leurs consœurs arabisées, dont fait partie le chef d’état-major de l’armée». Riadh Sidaoui affirme également que «la majorité des personnalités qui ont été arrêtées par la justice algérienne dans le cadre de l’opération mains propres sont francophiles».

Le mois dernier, le chef d'état-major de l'armée algérienne, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, estimait dans un discours que certaines «parties étrangères, partant de leurs antécédents historiques» avec l'Algérie tentaient de «déstabiliser» le pays et de «semer la discorde entre les enfants du peuple».

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Face à la rumeur colportée par des médias algériens sur une prétendue ingérence de la France dans le but d'entraver le processus d'assainissement de la vie politique et économique en Algérie, Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger, a rejeté ces allégations. S’exprimant devant la presse à l'issue de son audience auprès du chef de l'État par intérim Abdlekader Bensallah lors de laquelle il a remis ses lettres de créances, le diplomate a nié toute «volonté d'ingérence» de Paris dans le pays.

Il a également évoqué les relations bilatérales entre les deux États et affirmé que «l'Algérie est un grand pays que nous admirons et mon souhait est de développer ensemble les relations dans tous les domaines entre les deux gouvernements, mais aussi et surtout entre les deux peuples français et algériens amis».

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