Il est indéniable que peu de métros sont capables de faire concurrence à Moscou en termes de monumentalisme, d'élégance, de nombre de passagers et même de profondeur. La plupart mettent l'accent sur l'aspect pratique, mais il existe également des concepts uniques avec des particularités inattendues.
«Personnellement, je suis favorable aux vérifications. Alors que nous constatons des incidents permanents dans différents pas, la hausse du niveau des inspections permet de garantir la sécurité des voyageurs du métro pékinois, où le flux de passagers atteint parfois 10 millions de personnes par jour. Cela te permet, en tant que passager, de te sentir en sécurité», a déclaré à Sputnik Li Yanfei, une habitante de Pékin.
Des employés spéciaux travaillent sur le quai matin et soir pour veiller à ce que personne ne double dans la file. Ils gèrent le flux en criant dans un micro. Des militaires sont postés à l'entrée du métro, et des agents voyagent dans les wagons et entrent et sortent à chaque station pour contrôler la situation et rapporter des infractions si nécessaire.
A cause de la profondeur relativement réduite des stations, le métro de Pékin est pratiquement dépourvu d'escalators, et sur les stations où ils sont présents ils ne fonctionnent que dans le sens ascendant. Par conséquent, si vous voyagez avec des valises, préparez-vous à descendre les escaliers avec — et personne ne vous aidera.
Le confort à Tokyo, les rats à New-York
La première chose que l'on ressent dans le métro de la capitale japonaise est un confort absolu: des sièges en velours avec un chauffage en hiver et avec l'air conditionné en été, des volets roulants sur les fenêtres pare-soleil, des écrans LCD annonçant les noms des stations et la durée du voyage en japonais, en anglais, en chinois et en coréen. Il est interdit de faire du bruit et de parler au téléphone à côté des places réservées aux personnes handicapées, âgées et aux femmes enceintes.
Les stations sont obligatoirement équipées d'ascenseurs, de WC, notamment pour personnes handicapées et les passagers avec des enfants en bas âge, d'une propreté irréprochable. Des haut-parleurs sont installés près des portes de WC pour les malvoyants en annonçant la direction à prendre pour les hommes et pour les femmes. Les quais de grandes stations possèdent des kiosques à journaux, des snacks, des distributeurs de boissons, de thé et de café, ou encore de soupe chaude en cannette.
Hélas, le métro new-yorkais ne peut pas se vanter d'un tel confort: il est infesté de rats malgré les tentatives des autorités de la ville de régler ce problème depuis des décennies. Les stations et les quais sont également loin d'être propres, même si de nombreuses poubelles y sont installées. Mais cela ne dérange pas ceux qui utilisent le métro tous les jours.
«Le métro de New York est génial. Certes, l'odeur est parfois désagréable et des rats sautent autour, les gens sont parfois trop proches, mais quoi qu'il arrive il vous amènera à destination n'importe où en ville pour moins de 3 dollars. C'est le meilleur achat que l'on peut faire en ville après la pizza à 1 dollar», estime Jane.
Le métro de Washington, au contraire, est relativement propre et soigné. Certes, vous n'y trouverez pas de décorations et les stations font davantage penser à des bunkers de béton à cause de leurs murs nus et leur éclairage terne, en revanche chacune est équipée de deux ascenseurs — et il y a même le choix entre descendre sur le quai dans un ascenseur ou par l'escalator.
Les passagers du métro de New York ont un comportement très décomplexé: ils parlent au téléphone ou discutent sur toute la longueur du wagon. Par contre, les Américains sont très à cheval sur l'espace personnel et pratiquement chaque jour, la police new-yorkaise reçoit des plaintes pour «attouchements sexuels» — qui se produisent pour la plupart dans le métro. Un tel crime est passible d'un an de prison et d'une amende de mille dollars.
Manucure, chaussettes et livres
Le métro de Mexico tente également de lutter contre de tels contrevenants: les deux premiers wagons sont réservés aux femmes et aux enfants, et la police veille rigoureusement à ce que des hommes n'y pénètrent pas. Les Mexicaines profitent de ces wagons pour se préparer avant le travail: elles se maquillent et font leur manucure. «Elles boulent même leurs cils directement dans le métro», constate avec surprise Elena, une Russe qui vit depuis quelque temps à Mexico.
Le métro mexicain est également un site commercial. On y vend de tout: de la nourriture et des snacks aux stations jusqu'aux chewing-gums, bonbons, CD et d'autres produits proposés par des vendeurs itinérants. Ils se déplacent entre les wagons, et entre chaque station vous verrez dans votre wagon un marchand avec d'innombrables bricoles autour du cou. Mais cela vaut le coup: les Mexicains mâchent toujours quelque chose.
Quant à lui, le métro de Rome est dépourvu de décor monumental, de passages de marbre et de longs escalators. Appelé à remplir uniquement une fonction pratique, il ne la remplit même pas. Le métro de la capitale italienne, avec ses graffitis et ses trains qui tombent en panne, traverse en effet une période très difficile.
«J'ai quatre arrêts entre la maison et le travail, et maintenant à chaque fois je dois sortir à mi-chemin pour attendre le bus qui m'amènera jusqu'au bureau. Cela devient honteux pour notre ville quand on voit des touristes avec une carte devant la grille d'entrée du métro», partage Valerio, habitant de Rome.
Le fait est que depuis octobre 2018, quand un escalator cassé de l'une des stations a failli emporter la vie des supporters de CSKA, trois stations principales restent fermées: les trains franchissent pratiquement tout le centre de Rome sans s'arrêter. Cela met en colère les citadins et les touristes, qui doivent constamment faire des escales pour prendre les bus-navettes mis à disposition par les autorités malgré le fait que le billet de métro coûte plus de 1,50 euro.