Le Conseil constitutionnel a donné son feu vert jeudi à la proposition de référendum d'initiative partagée (RIP) de parlementaires opposés à la privatisation d'Aéroports de Paris, ouvrant la voie à la poursuite d'un long processus, inédit, pouvant conduire à la consultation de la population.
«Le Conseil constitutionnel juge que sont remplies les conditions constitutionnelles et organiques d'ouverture de la phase de la procédure dite du "référendum d'initiative partagée"», écrit le Conseil dans un communiqué, en soulignant que la mise en oeuvre de cette procédure est une «première».
Ils entendent s'opposer à la privatisation controversée du groupe aéroportuaire inscrite dans la loi Pacte pour la croissance et la transformation des entreprises, adoptée définitivement par le Parlement le 11 avril.
Ces élus ont déposé pour cela le 10 avril une proposition de loi référendaire qui prévoit dans son article unique que «l'aménagement, l'exploitation et le développement des aérodromes de Paris» -Roissy et Le Bourget-, «revêtent les caractères d'un service public national».
Le groupe PS du Sénat a salué une «décision historique» et «une étape majeure» dans la procédure qui «peut démarrer officiellement».
Devant la presse, la cheffe de file des député PS, Valérie Rabault, s'est réjouie d'«un premier pas extrêmement important», et le député LR, Gilles Carrez, de cette décision obtenue grâce au «travail de fond» mené par «des parlementaires de toutes sensibilités».
Le projet de loi Pacte ouvre la voie à la vente totale ou partielle des 50,63% des parts détenues par l'Etat dans Aéroports de Paris (ADP), qui est un leader mondial de la conception, de la construction et de l'exploitation d'aéroports. ADP pèse 17,4 milliards d'euros et s'est développé à l'international depuis 2012.