Tandis que l’Allemagne a gelé ses livraisons d’armes à l’Arabie saoudite, les polémiques sur les livraisons d’armes françaises ne cessent de peser sur le gouvernement. Au cours de la séance des questions au gouvernement qui s’est déroulée à l’Assemblée nationale mardi 7 mai, le député communiste Jean-Paul Lecoq a interrogé Édouard Philippe sur l’utilisation ultérieure des armes françaises vendues à l’étranger.
«Plus de 60.000 personnes ont été tuées et plus de 16 millions de Yéménites sont menacés de famine [...]. Mais la France, au nom de sa diplomatie du porte-monnaie, continue à vendre des armes à l'Arabie saoudite en toute opacité», a déclaré l’élu
«Vous ne pouvez pas garantir aux Français que les armes fabriquées dans notre pays ne sont pas utilisées pour commettre des horreurs», a-t-il poursuivi avant de proposer de «changer la loi pour que le Parlement devienne central dans le contrôle des exportations d’armes», «comme nombre de démocraties».
Cependant, le Premier ministre a préféré garder le silence à ce sujet et a accordé la parole à la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq qui a affirmé que «le gouvernement n'a jamais nié l'existence d'armes d'origine française au Yémen».
«Nous n'avons pas de preuves que ces armes sont employées contre les populations civiles», a-t-elle ajouté avant de conclure que «croire que cet horrible conflit disparaîtrait si la France mettait fin à son partenariat avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis est faux».
Cette réponse a indigné les députés de gauche: les communistes, les socialistes et les Insoumis se sont levés de leurs sièges et ont quitté l’hémicycle en signe de contestation.