Tandis que l’Allemagne a gelé ses livraisons d’armes à l’Arabie saoudite, les polémiques sur les livraisons d’armes françaises ne cessent de peser sur le gouvernement. Au cours de la séance des questions au gouvernement qui s’est déroulée à l’Assemblée nationale mardi 7 mai, le député communiste Jean-Paul Lecoq a interrogé Édouard Philippe sur l’utilisation ultérieure des armes françaises vendues à l’étranger.
«Plus de 60.000 personnes ont été tuées et plus de 16 millions de Yéménites sont menacés de famine [...]. Mais la France, au nom de sa diplomatie du porte-monnaie, continue à vendre des armes à l'Arabie saoudite en toute opacité», a déclaré l’élu
«Vous ne pouvez pas garantir aux Français que les armes fabriquées dans notre pays ne sont pas utilisées pour commettre des horreurs», a-t-il poursuivi avant de proposer de «changer la loi pour que le Parlement devienne central dans le contrôle des exportations d’armes», «comme nombre de démocraties».
Les députés communiste et de La France insoumise quittent l'hémicycle après la réponse de @gdarrieussecq à la question de Jean-Paul Lecoq sur les armes françaises employées au Yémen.#DirectAN #QAG #ArabieSaoudite pic.twitter.com/BYQ6o2a7NJ
— LCP (@LCP) 7 мая 2019 г.
Cependant, le Premier ministre a préféré garder le silence à ce sujet et a accordé la parole à la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq qui a affirmé que «le gouvernement n'a jamais nié l'existence d'armes d'origine française au Yémen».
«Nous n'avons pas de preuves que ces armes sont employées contre les populations civiles», a-t-elle ajouté avant de conclure que «croire que cet horrible conflit disparaîtrait si la France mettait fin à son partenariat avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis est faux».
Cette réponse a indigné les députés de gauche: les communistes, les socialistes et les Insoumis se sont levés de leurs sièges et ont quitté l’hémicycle en signe de contestation.