L'ambassadeur américain à Berlin, Richard Grenell, a, dans une interview accordée à l'hebdomadaire Focus, rappelé aux entreprises allemandes participant au projet Nord Stream 2 que des sanctions les concernant étaient toujours probables.
«Du point de vue américain, ce gazoduc n'est pas seulement pour transporter du gaz. Il porte la menace d'un risque élevé de sanctions», a-t-il confié lors de son interview.
Selon l'émissaire de Donald Trump, à cause de la construction de ce gazoduc, les pays d'Europe seront dépendants de la Russie.
En janvier 2019, Richard Grenell avait émis des menaces à l'encontre de sociétés allemandes participant au projet gazier, rappelant le risque de sanctions qu'encouraient ces dernières. Un porte-parole du diplomate avait expliqué que cela ne devait pas être perçu comme une menace mais juste comme un «message clair» de Washington. Alors, l'ambassadeur avait déclaré que Washington se positionnait contre le projet, puisqu'il «port[ait] de sérieuses conséquences géopolitiques» pour les alliés européens et les partenaires des États-Unis.
Auparavant, intervenant devant le Congrès américain, Mike Pompeo avait constaté qu'aucune des tentatives entreprises pour faire abandonner le projet du gazoduc Nord Stream 2 aux pays européens, censé relier la Russie à l'Allemagne par la mer Baltique en doublant le gazoduc Nord Stream 1, n'avait jusqu'ici connu le moindre succès.
Le projet Nord Stream 2 est réalisé par la société russe Gazprom, en coopération avec les entreprises européennes Engie, OMV, Shell, Uniper et Wintershall. Le gazoduc reliant la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique devrait être mis en service d'ici à la fin de l'année 2019. Les États-Unis s'opposent énergiquement à ce projet.