La condamnation de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, à 50 semaines de prison pour violation de ses conditions de liberté provisoire par un tribunal britannique, est «disproportionnée», a estimé vendredi le Groupe de travail de l'Onu sur la détention arbitraire.
Dans un communiqué, le groupe d'experts indépendants, qui sont mandatés par le Conseil des droits de l'Homme mais ne s'expriment pas au nom des Nations unies, se dit «profondément préoccupé» par la décision de la justice britannique, estimant qu'il s'agit d'une «peine disproportionnée» qui a été «imposée à M.Assange».
Les experts «font valoir qu'il s'agit là d'une «violation mineure» pour laquelle il s'est vu infliger quasiment la peine maximale de douze mois de prison.
Ils expliquent également que M.Assange ne fait actuellement pas l'objet de poursuites en Suède, car le «procureur n'a pas porté plainte contre M.Assange en 2017» et «a mis fin à l'enquête».
Le Groupe de travail se dit en outre «préoccupé par le fait que M.Assange est détenu depuis le 11 avril 2019 à la prison de Belmarsh, une prison de haute sécurité, comme s'il avait été condamné pour une infraction pénale grave».
«Ce traitement semble aller à l'encontre des principes de nécessité et de proportionnalité prévus par les normes relatives aux droits humains», indique-t-il, cité par l’AFP.
Julian Assange a été condamné le 1er mai, à Londres, à 50 semaines (11,5 mois) de prison pour avoir violé les conditions de sa liberté provisoire en 2012. Le lendemain, il a déclaré devant le tribunal de Londres qu'il s'opposait à son extradition vers les États-Unis.
Le fondateur du site lanceur d'alerte WikiLeaks, réfugié depuis 2012 dans l'ambassade d'Équateur à Londres, en a été délogé par la police britannique le 11 avril, avec l'autorisation des autorités équatoriennes. Il est depuis détenu à la prison de Belmarsh, dans le sud-est de Londres.