Une enquête a été initiée le 13 décembre 2018 à la suite d'une plainte du ministère des Armées, et les investigations ont été confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), rapporte l'Agence France-Presse qui base ses propos sur les déclarations d'une source judiciaire.
Elle vise une compromission impliquant une personne dépositaire et par un tiers.
Elle répertorie notamment les armes vendues par la France qui seraient déployées par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis au Yémen, théâtre d'un conflit meurtrier depuis 2015.
Jusqu'ici, la ligne invariablement avancée par Paris est que ces armements ne sont utilisés que de manière défensive «et pas sur la ligne de front», dans cette guerre qui a fait au moins 10.000 morts, précise l’agence.
S'appuyant sur cette note, Disclose, qui a révélé ces informations en partenariat avec Arte info, la cellule investigation de Radio France, Konbini, Mediapart et The Intercept, affirme au contraire que des chars Leclerc participent aux offensives.
«Les documents confidentiels révélés par Disclose et ses partenaires présentent un intérêt public majeur. Celui de porter à la connaissance des citoyens et de leurs représentants ce que le gouvernement a voulu dissimuler», ont réagi les rédactions de ces médias dans un communiqué.
Au moins trois journalistes ayant participé à cette enquête sont convoqués mi-mai en vue d'une audition libre dans les locaux de la DGSI, a indiqué à l'AFP Geoffrey Livolsi, un des fondateurs de Disclose.
«Cette enquête judiciaire n'a qu'un seul objectif: connaître les sources qui nous ont permis de faire notre travail. C'est une atteinte à la liberté de la presse et à la protection des sources des journalistes», a dénoncé M. Livolsi.